Toutes
les raisons pour que l’opposition participe aux prochaines élections
législatives et municipales. D’abord parce que le boycott est une attitude
négative préjudiciable à la démocratie et à l’action politique en général.
Ensuite parce que tous les acteurs significatifs sont assurés d’une
représentation grâce à la proportionnelle qui sera appliquée au niveau de la
liste nationale qui compte quarante sièges, au niveau des 12 capitales
régionales qui compte chacune trois sièges et au niveau de certains départements
qui sont passés à trois sièges au lieu de deux.
Là
où la proportionnelle joue, il faudra 75% et plus des voix à un parti pour
rafler la majorité des sièges. Quand il s’agit de trois sièges les 75% sont
nécessaires pour en avoir deux. Si l’on calcule, on trouve que si l’Opposition
va ensemble au niveau des législatives, elle est assurée d’avoir au moins le
quart de la liste nationale (10 sièges), le tiers des sièges départementaux
(12)… dans le pire des cas. On sait par ailleurs qu’il ne faut pas compter avec
«le pire des cas» pour elle. Elle devra effectivement compter sur les choix qui
feront des mécontents dans les rangs des partis de la Majorité principalement
l’UPR.
Mais
comment éviter le piège du boycott ? D’abord fixer des doléances acceptables
et discutables, quelque chose qui pourrait être perçu comme une volonté
d’ouverture et une possibilité de dépasser le blocage actuel. Il s’agira
d’abandonner l’exigence du départ du régime pour des revendications autour de
garanties permettant d’aller à ces élections dans une atmosphère sereine. La
question devra être celle de savoir comment assurer la plus grande régularité
au scrutin. Comment rassurer sur les intentions de jouer franc jeu. Comment
permettre à ceux qui veulent aller à la compétition de le faire à égalité sinon
en toute équité.
Il
y a ceux qui pensent qu’il y a nécessité d’ouvrir la CENI pour permettre à la
COD ou à ceux qui veulent participer d’avoir leurs représentants au sein de
cette institution. Ce serait accentuer le caractère partisan de la CENI, ce qui
comporte des risques énormes dans un pays comme le nôtre où les passions
politiques sont encore très fortes. La particularité de la présente CENI, c’est
qu’elle peut jouir de la confiance de tous parce que, dans l’ensemble, ses membres
sont plutôt «acceptables». A part deux d’entre eux, les autres ne sont pas
particulièrement contestés. Revenir sur la constitution du club des Sages peut
entrainer un processus de déconfiture du dialogue et de ses résultats.
Il
y a ceux qui croient qu’avec un ministre de l’intérieur moins «prononcé», plus «neutre», un
technocrate sans appartenance politique déclarée et une CENI plus active et
plus engagée, on peut amener les différents acteurs à s’impliquer d’avantage
dans la préparation des élections et donc dans leur organisation. A ce
moment-là, la convergence pourra être telle qu’elle peut amener les principaux
acteurs à participer à ces élections.
Pour
ce qui est de leur date, les autorités semblent croire que «techniquement,
elles peuvent être organisées au plus vite». Avant mai prochain, en sachant que
la session est pour le début du mois ? En septembre en sachant que l’hivernage
n’est pas un moment propice ? En octobre en sachant qu’on a déjà pris trop
de retard ?
C’est
à la CENI de décider. A elle de faire vite et efficace.
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