L’information
qui a fait l’actualité de cette journée, c’est celle publiée par la plupart des
sites et sur toutes les ondes «libres» : le limogeage du Directeur de
Cabinet du Président de la République, Dr Isselkou Ould Ahmed Izidbih. Et
chacun d’y aller dans sa «petite» explication pour justifier ce limogeage
supposé… «supposé» parce qu’il n’en était rien, absolument rien.
Dès
le début, n’importe qui pouvait avoir la vraie information mais qui veut la
«vraie information» ? On a souvent parlé ici de cette propension à
privilégier la rumeur par rapport à l’information et finalement à accorder plus
de crédit au «supposé» plutôt qu’au fait. Une culture qui devient dominante
avec l’usage de l’internet. Mais revenons à Ould Ahmed Izidbih et à la campagne
dont il est la cible.
Il
faut comprendre que l’intellectuel qu’il est – docteur en mathématiques,
maitrisant parfaitement l’écriture – a rompu avec l’idée du «Dircab» se mêlant
de tout, donnant l’impression de garder les secrets, se suffisant à une
relation orale avec son patron, pratiquant la délation dans le système des
rapports quotidiens, utilisant inconsidérablement les fonds mis à sa
disposition pour avoir «sa» clientèle et «ses» réseaux… Il est déjà dérangeant
pour tous ceux qui veulent le maintien des anciens réflexes.
Son
passage à l’Université de Nouakchott, l’a obligé à «se frotter» aux
organisations estudiantines affiliées à la mouvance islamiste. Il a réussi à
faire face à leur mainmise sur l’université, ouvrant un front avec les
étudiants et leurs «inspirateurs». Arrivé au Cabinet, il a «amené» avec lui ces
animosités qui ont pris l’allure d’une forte haine ouvertement exprimée par
tous les symboles et les sympathisants de la mouvance. Il a fini par paraître
comme le seul responsable – ou même intellectuel – faisant obstacle à l’hégémonie
islamiste sur la scène politique.
Il
est accusé d’avoir créé un «cabinet de l’ombre» dédié à une contre-campagne
médiatique, véritable rempart à la propagande islamiste et prenant du coup le
contrepied de l’Opposition. En l’absence d’autres voix, celle de Ould Ahmed
Izidbih a sonné comme une provocation de plus, une résistance de trop d’un
système que l’on espérait affaibli. D’où la cristallisation contre la personne.
Autre
«péché» de Ould Ahmed Izidbih, c’est de ne pas pouvoir se laisser confiner
comme le représentant d’une entité tribale, régionale ou politique
particulière. Ce qui est dérangeant pour les esprits de chez nous plutôt portés
vers la facilité de ranger chacun dans un petit casier pour ne jamais l’en
sortir.
Tout
pour être dans la ligne de mire de ceux qui font l’opinion – ou qui croient la
faire. Et qui sont de plus en plus décrédébilisés par ces campagnes autour de
fausses informations jamais démenties par leurs propagateurs.
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