La fièvre gagne Nouakchott depuis 24 heures… La ville est en
ébullition. Tout semble se concentrer sur Tevraq Zeina, mais les quartiers
populaires sont tout aussi effervescents que les quartiers huppés qui attestent
de la mauvaise gouvernance (passée et à venir).
Le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz est de
retour. Et rares sont ceux qui s’abstiennent de faire la démonstration de leur
joie. C’est un ouf ! que la population semble pousser après tant de
rumeurs sur la santé du Président, tant de discours sur son «incapacité», et
les serments de ses détracteurs, et le silence de ses alliés…
Des milliers de gens, «des dizaines de milliers» diront les
correspondants de presse, étaient massés sur la route reliant l’aéroport au
palais présidentiel. Une foule composite, reflétant parfaitement la diversité
du pays, était là pour accompagner l’homme jusqu’à son lieu de travail (et de
résidence). Des scènes d’hystérie, des mouvements de masse incontrôlables, et
Ould Abdel Aziz qui a droit à un bain de foule extraordinaire.
Certes l’organisation laissait à désirer. Quelques survivances du
clientélisme sont apparues quand il a fallu faire accéder cet homme d’affaires
au salon d’honneur alors que ministres et députés attendent à l’extérieur. Un
sentiment de grande improvisation. Comme d’habitude dans de pareils cas.
Il est temps justement de rompre avec cela. C’est ici aussi qu’on
attend des mesures vigoureuses. Ce sont les Ambassadeurs qui sont venus d’eux-mêmes,
visiblement parce qu’il a fallu appeler l’Ambassadeur de France à la dernière
minute. Alors que seuls les Ambassadeurs Arabes étaient là (Maroc, Arabie
Saoudite…). Fallait-il les inviter ou les laisser choisir d’eux-mêmes ? S’il
fallait les inviter, pourquoi ne pas l’avoir fait à temps ? Est-ce que les
partis ont été invités de façon formelle et si oui pourquoi ne pas avoir
associé ceux de la COD, quitte à les laisser boycotter eux-mêmes ?
Pourquoi a-t-on convié les gens à venir dès quatorze heures, alors qu’on peut
savoir à quelle heure l’avion arrive ?
De nombreuses questions qui n’altèrent en rien
la fête de ce soir, mais qui demandent cependant réponses.
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