Alors
que le commandant en chef de AFRICOM, les forces américaines destinées aux
interventions en Afrique, soutenait une solution politique au Nord du Mali,
voilà que nous arrivent des informations sur de très probables attaques
américaines contre les Jihadistes installés dans cette partie du Sahara.
Les
premières «révélations» font état de possibles actions ciblées, à la manière de
ce qui se passe au Pakistan, au Yémen… Les forces américaines enverraient des
drones lancer des missiles «intelligents» qui sauraient faire la différence
entre les Jihadistes, les guerriers du MNLA et les simples citoyens du Nord
malien.
La
presse américaine semble certaine de l’imminence de telles actions. Il faut y
croire.
En
cette veille d’élections présidentielles où le président sortant, Barak Obama a
des difficultés face à son challenger républicain – du moins dans les débats -,
une guerre de plus pourrait sauver son audience et donc son score. Lui qui peut
se targuer d’avoir venger l’Amérique en tuant celui qui a planifié les
attentats les plus meurtriers et les plus spectaculaires contre son pays, se
verrait bien le héros d’une guerre dans le Sahel. Facile à faire avec les
drones.
Ils
sont combien les Jihadistes ? Au pire des cas, un millier de combattants
si l’on compte Ançar Eddine. Ils sont connus et se déplacent librement dans le
Sahara. Et si les Américains envisagent de telles attaques, c’est qu’ils ont
déjà des renseignements sur le terrain, assez pour leur assurer un minimum de
réussite.
Imaginons
un moment l’effet que cela ferait le jour où le Pentagone annoncera que des
éléments de la brigade de Abu Zeyd dont l’Emir lui-même ont été tués ? Le
pays qui tire plus vite que tous les autres aura aussi réussi là où les autres
ont échoué. Afrique sahélienne, Maghreb et Europe réunis. Ne parlons pas s’il s’agit
de Abul Hammam, fraichement intronisé Emir de toute la région, de ceux du
MUJAO, de Bellawar…
L’Amérique
du Président Obama peut envisager une victoire retentissante à moindres frais. De
quoi laver les affronts du passé et faire grimper un peu plus les intentions de
vote. Un président américain a toujours besoin d’une guerre pour gagner des
points dans les sondages, soit pour aborder une élection, soit pour restaurer
la confiance des électeurs. Ce que cela va coûter comme conséquences pour les
autres importe peu dans la mesure où elle sert un dessein électoral.
La
guerre du Sahel pourrait bien être celle de Barak Obama. Elle est en tout cas à
sa mesure.
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