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jeudi 4 octobre 2012

Une guerre pour Obama?


Alors que le commandant en chef de AFRICOM, les forces américaines destinées aux interventions en Afrique, soutenait une solution politique au Nord du Mali, voilà que nous arrivent des informations sur de très probables attaques américaines contre les Jihadistes installés dans cette partie du Sahara.
Les premières «révélations» font état de possibles actions ciblées, à la manière de ce qui se passe au Pakistan, au Yémen… Les forces américaines enverraient des drones lancer des missiles «intelligents» qui sauraient faire la différence entre les Jihadistes, les guerriers du MNLA et les simples citoyens du Nord malien.
La presse américaine semble certaine de l’imminence de telles actions. Il faut y croire.
En cette veille d’élections présidentielles où le président sortant, Barak Obama a des difficultés face à son challenger républicain – du moins dans les débats -, une guerre de plus pourrait sauver son audience et donc son score. Lui qui peut se targuer d’avoir venger l’Amérique en tuant celui qui a planifié les attentats les plus meurtriers et les plus spectaculaires contre son pays, se verrait bien le héros d’une guerre dans le Sahel. Facile à faire avec les drones.
Ils sont combien les Jihadistes ? Au pire des cas, un millier de combattants si l’on compte Ançar Eddine. Ils sont connus et se déplacent librement dans le Sahara. Et si les Américains envisagent de telles attaques, c’est qu’ils ont déjà des renseignements sur le terrain, assez pour leur assurer un minimum de réussite.
Imaginons un moment l’effet que cela ferait le jour où le Pentagone annoncera que des éléments de la brigade de Abu Zeyd dont l’Emir lui-même ont été tués ? Le pays qui tire plus vite que tous les autres aura aussi réussi là où les autres ont échoué. Afrique sahélienne, Maghreb et Europe réunis. Ne parlons pas s’il s’agit de Abul Hammam, fraichement intronisé Emir de toute la région, de ceux du MUJAO, de Bellawar…
L’Amérique du Président Obama peut envisager une victoire retentissante à moindres frais. De quoi laver les affronts du passé et faire grimper un peu plus les intentions de vote. Un président américain a toujours besoin d’une guerre pour gagner des points dans les sondages, soit pour aborder une élection, soit pour restaurer la confiance des électeurs. Ce que cela va coûter comme conséquences pour les autres importe peu dans la mesure où elle sert un dessein électoral.
La guerre du Sahel pourrait bien être celle de Barak Obama. Elle est en tout cas à sa mesure.

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