«Le débat», c’est la nouvelle émission
de TVM animée par notre confrère (et ami) Yedaly Fall. Dans sa deuxième
édition, celle de vendredi soir, il a pu inviter sur le même plateau deux
grandes figures de la politique locale : Mohamed Yahya Ould Horma de l’UPR
(Union pour la République), représentant la Majorité, et Pr Lô Gourma Abdoul de
l’UFP (Union des forces du progrès) représentant la Coordination de l’Opposition
Démocratique (COD).
C’était plus un débat entre les deux
hommes qu’entre les deux pôles politiques opposés entre eux, même si chacun a
essayé de présenter et de défendre les idées et positons de son camp.
Formellement, le débat était plaisant. Entre
deux gentlemen, respectueux l’un de l’autre, avec des pointes de convivialité
qui allaient forcer les deux protagonistes à révéler aux téléspectateurs qu’ils
restaient amis malgré les divergences, se tutoyant souvent... Aucune dérive,
aucun manquement aux règles. On est loin de ce que l’on a vu quand, sur le même
plateau, des députés ont failli en venir aux mains.
Sur le fond, toutes les questions ont
été abordées par les deux protagonistes : de la crise politique et
institutionnelle, de l’historique des relations entre les différentes parties,
du refus du dialogue, des réalisations, de la sécurité, des libertés publiques,
de la diplomatie, du dossier malien… Chacun des téléspectateurs jugera de la
justesse des arguments proposés par l’un ou l’autre des deux débatteurs, l’important
ici étant de savoir que la discussion, le débat, voire le dialogue sont
possibles.
Sans se faire de cadeau, les deux hommes
ont su animer, deux heures durant, une riche discussion qui pourrait être la
base d’un «nouveau» départ pour de «nouvelles» approches de la part des acteurs
politiques. D’ailleurs, la veille, la COD avait bien pris contact avec la TVM
et la HAPA pour dire qu’elle entendait profiter de son temps d’antenne que lui
donne la nouvelle législation fruit du dialogue conclu il y a quelques mois
avec une partie de cette opposition. Signe que la stratégie du «dégage» (irhal)
est en cours d’être abandonnée. Sinon comment comprendre que l’on profite des
lois produites par ce dialogue tout en refusant son principe ? Ou est-ce à
dire que nous en sommes arrivés à boire la sauce de la viande souillée par l’absence
du rituel islamique tout en continuant à dire qu’on ne mange pas cette viande ?
Le débat de vendredi soir a démontré que
quelque chose était possible encore, que de nouvelles fenêtres sont ouvertes. Comment
fructifier cela ?
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