Sahel
TV, l’une des chaînes autorisées par la HAPA sous la présidence de Haibetna
Ould Sidi Haiba, la seule qui a finalement diffusé, a décidé de fermer hier
soir après trois mois seulement de diffusion. L’annonce a été faite par son
directeur, Bah Ould Salek au terme d’une édition spéciale présentée sur la
chaîne dans la soirée de dimanche.
Si
j’ai bien compris, c’est un conflit entre les partenaires du projet qui l’a
fait capoter. Les journalistes et le directeur de Sahel TV accusant la partie «hommes
d’affaires» de faire faux bond au moment où la chaîne attendait un apport financier
de leur part. D’ailleurs elle n’a pas payé ses employés depuis trois mois.
On
comprend aussi de ce qui a été dit que le conflit a été ouvert à la suite d’un
différent autour de «la ligne éditoriale» de la chaîne. Les reporters
ont expliqué que le reproche qu’on leur faisait (de la part de leurs
partenaires) est la présence «excessive» de «négro-mauritaniens» (?). Le
fait de traduire la diversité culturelle de la Mauritanie ne plairait pas aux
partenaires de Bah Ould Salek. Lequel s’est défendu en présentant un graphique
qui dit que la chaîne avait consacré 64% de ses programmes à la communauté
arabe.
Dans
un Français très approximatif (pas seulement pour la locution), une jeune
reporter a parlé de la volonté d’exclure les «négro-mauritaniens» du
champ culturel national. Disant en substance : «Le seul reproche qu’on
nous fait est le fait d’être noir, ce n’est pas de notre faute si nous
comprenons mieux Français qu’Arabe…»
La
fermeture de Sahel TV nous rappelle que la deuxième licence pour la télévision
n’a pas encore été exploitée.
A
l’époque de la mise en œuvre de la libéralisation, la HAPA de Ould Sidi Haiba
avait sélectionné deux projets de télévision alors que les autorités avaient
ouvert pour cinq projets. Excluant des projets plutôt professionnels comme
celui de Saharamédia, Chinguitti TV ou encore la télévision islamiste Al
Mourabitoune. Au niveau des radios, la HAPA de Ould Sidi Haiba, avait accordé
cinq licences. Deux seulement sont aujourd’hui fonctionnelles.
Au
moment où la nouvelle HAPA tente de recentrer son action en sensibilisant sur
la régulation et ses enjeux, il serait temps de lancer un nouvel appel d’offres
pour de nouvelles chaînes, d’accorder probablement la faveur à ceux qui sont
déjà lancés et à tous ceux qui ont été injustement exclus lors de la première
sélection. Il faut sauver la libéralisation de l’audiovisuel que nous avons
revendiquée depuis tant d’années et qui bat de l’aile aujourd’hui.
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