lundi 27 août 2012

Un poids, deux mesures…


Les Salafistes libyens sont passé à l’acte : ils ont détruit des mausolées et profané des tombeaux, exactement comme l’ont fait leurs «frères» au Mali. L’acte procède de la même logique qui veut s’en prendre avec violence aux croyances populaires jugées hérétiques. Tout comme ce qui ne relève pas des textes originels et fondateurs, le Coran et la Tradition du Prophète (Sunna). Le rapport est à ces textes et rien d’autre. Toutes les exégèses de l’après-Prophète sont des déviances qu’ils faut combattre y compris en organisant des autodafés de la production d’une quinzaine de siècles. Comme quoi…
Samedi dernier, des bandes organisées ont utilisé des pelleteuses, des engins pour démolir le Mausolée de Chaab Al-Dahmani et profaner son tombeau par la suite. Le tombeau d’un autre saint soufi, le Cheikh Abdessalam Al-Asmar avait été détruit près de Zinten. Ce mausolée est le plus important de Libye. On signale un troisième acte contre le tombeau du Cheikh Ahmed al-Zarrouk, à Miçrata. Tripoli, Zinten et Miçrata… trois lieux où s’est manifestée cette violence aveugle, produit d’un autre âge où l’obscurantisme faisait barrage à la liberté, à la création, à la dévotion…
Même s’il procède de la même logique qui a animé ceux du Mali et qu’il produit le même effet destructeur, il n’a pas entrainé les mêmes réactions. Ni l’UNESCO, ni les organisations internationales n’ont exprimé de désarroi devant les évènements de Libye. La relation des faits par les médias était très mitigée, pour ne pas dire «molle». N’était la démission du ministre de l’intérieur libyen excédé par les critiques du nouveau Parlement, peut-être que l’évènement serait passée sous silence ou presque.
C’est que les événements du Mali intervenaient au moment où les va-t-en-guerre préparaient une intervention militaire, l’occasion leur a été donnée de diaboliser un peu plus un acte qui, malgré sa dimension absurde et condamnable, reste une opération de communication pour les Salafistes qui ont l’occasion ainsi de se présenter comme les promoteurs d’un Islam «pur» et «saint»  et «libéré» des mauvaises lectures. La mobilisation de l’UNESCO, de l’UNICEF (pour le recrutement des enfants), Human Right Watch (pour les Droits de l’Homme)… a servi aussi la communication de ces mouvements…
La mesure prise par les Salafistes du Mali et de Libye est la même, mais les attitudes vis-à-vis des actes n’est pas du tout la même.

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