Comme la FNT, la fédération qui a connu ses heures de
toute-puissance, le Bureau national des transports (BNT) a sévi par le passé. Servant
de caisse pour l’ancien président de la FNT dont c’était l’instrument de
recouvrement de ses tributs levés au nom d’on ne sait quel ordre féodal. A chacun
sa méthode de «griima», cet agrément octroyé comme faveur à un dignitaire du
régime et lui rapportant un pactole énorme.
La nouvelle Autorité de régulation semble remplacer le BNT, et son
président celui de la FNT. Sauf si ce qu’il a dit aux transporteurs est vrai,
que l’ordre de prélèvement «vient d’en haut», auquel cas il ne ferait qu’obéir.
En tout état de cause, il est à remarquer que le niveau de
prélèvement effectif n’a rien à voir avec ce qui est prévu dans les textes. Quand
l’arrêté prévoit huit cents ouguiyas, les percepteurs du Roi exigent deux
mille.
Le président de l’une des fédérations de transport m’a fait
parvenir un tableau comparatif entre les entrées que les opérateurs sont sensés
faire au Trésor public et aux assurances, et celles destinées à la caisse de l’Autorité
de régulation. On y apprend ce qui suit :
Pour un petit bus, le transporteur paye au Trésor la somme globale
de 127.800 UM par an répartie comme suit : 48.800 UM en impôt, 2000 UM
comme taxe municipale, 14.000 UM pour la licence (annuelle), 1000 UM pour la
visite technique (qui n’a jamais lieu), 62.000 UM pour les assurances. Le même
bus devra désormais payer à l’Autorité la somme globale de 1.095.000 UM par an,
soit une différence entre les deux de 967.200 UM. Pour un grand bus, les
chiffres vont de 199.000 pour les obligations envers le Trésor et les
assurances à 1.825.000 pour l’Autorité, soit une différence de 1.626.000. La
différence la plus forte est celle payée par les camions 30T, elle est de
2.315.831 UM ; la plus faible est celle payée par le taxi urbain et qui
est de 73.967 UM.
Enormes les différences mais aussi les taxes prélevées par l’Autorité
de régulation des transports. Les syndicats de transporteurs disent ne pas
savoir à quoi sert ce pactole, à quoi il est destiné. En sachant qu’il y a près
de 300.000 véhicules traités, on peut imaginer ce que cela rapporte.
Ce matin, j’ai vu quelques personnes sur la grande avenue, tenant
des reçus de 200 UM, tournant autour des agents de la nouvelle force routière
(GGSR). Je ne sais pas si dans quelques jours, les agents de ce corps alliant jusque-là
efficacité et respect, vont se transformer en aides-agents de recouvrement pour
l’Autorité.
Je sais cependant que le plus détestable des
aspects de la mauvaise gouvernance de l’avant-2005, c’était l’assujettissement
par la FNT et son puissant président (de l’époque) de l’Etat et de ses
structures. La corruption de l’Appareil a commencé par là, quand la FNT a
commencé à payer le service payé et à mobiliser les agents des forces publiques
pour recouvrer le tribut levé pour enrichir un privé. La FNT devenant le BNT,
est-ce que ce n’est pas tout ça réuni qui revient avec l’Autorité de
régulation du transport ?
Mr MFO,
RépondreSupprimerPourquoi pas un blog sur Lebeired et ses derniers evènements.