Le
journal télévisé en français (JTF) de la TVM est une catastrophe. Depuis des
années, on le répète, en privé, en public. C’est pourquoi je me permets de
relancer la question à la veille de la réforme promise des médias publics. Il ne
sert à rien parce qu’il est un cumul de toutes les carences : dans la
rédaction, dans la présentation, dans la locution…
C’est
seulement là que vous entendrez que «le président des Nations Unies» est «Baakimo»,
que vous entendrez lire «CICR» en «sikr», que vous entendrez des confusions
entre Pakistan et Afghanistan, entre APP et MPR, entre UFP et UPR… quant aux
noms, oublions qu’ils sont la plupart du temps écorchés.
Je
trouve que le JTF, dans sa forme qui est là depuis des années, est le symbole
de ce que nous sommes.
Il
est la preuve d’une paresse caractérisée : aucun effort n’est fourni par
les journalistes qui présentent, ni par le secrétariat de rédaction (s’il en
existe). Le moindre effort, c’est la règle. La preuve aussi de notre sens inné
du refus de la compétence. A TVM, il y a des journalistes, jeunes et moins
jeunes, qui parlent bien français, qui l’écrivent bien, qui le prononcent bien…
où sont-ils ? Et s’il n’y en a pas pourquoi ne pas faire appel à des
expertises extérieures ?
Je
sais qu’à la fin des années 90, «on» avait cherché à banaliser la présence du
Français sur la scène officielle. Les autorités de l’époque n’avaient rien
trouvé de mieux que sacrifier la qualité de l’usage de cette langue dans les
médias officiels. Parce qu’il faut dire que le JTF de TVM ne se porte pas plus
mal que celui de Radio Mauritanie ou que les dépêches de l’AMI.
Tellement
déprécié que plus personne ne fait attention à cela. Pourquoi j’en parle
maintenant ? J’assistais à une conférence internationale à laquelle
quelques confrères de l’Afrique francophone étaient conviés comme moi. On parlait
de la Mauritanie quand l’un d’eux s’est esclaffé. Mon regard dut le résoudre à
s’expliquer. «Ecoute mon frère, nous avons l’habitude de suivre le journal
télévisé de votre télévision repris par Africable ou d’autres chaînes, et c’est
un moment de régal pour nous…» Tous semblaient avoir la même appréciation.
Je sais que nous sommes en phase de grands changements
en vue de l’amélioration des prestations de nos médias publics. Alors pourquoi
ne pas rappeler cette aberration que constitue le journal dans sa forme
actuelle ? Je rappelle que rien n’oblige à présenter un journal dans cette
langue, surtout un journal qu’on regarde (ou qu’on écoute) juste pour se
moquer. Autant arrêter et «retourner» les trente minutes qu’il prend «sur» l’horaire
des langues nationales. Nous nous éviterons beaucoup de déconvenues.
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