Le
président du Niger est un va-t-en-guerre, il l’a dit et répété. Il n’est pas le
seul parce que son homologue de Guinée a aussi demandé une intervention
militaire dans le Nord malien. On sait que le président ivoirien avait, dès le
début, montré beaucoup d’excitations à l’idée d’une intervention militaire de
la CEDEAO. Il a même parlé et demandé la mobilisation des troupes en attente,
quelques trois mille hommes qui seraient prêts à intervenir n’importe où dans l’espace
ouest-africain.
La
Mauritanie, l’Algérie et d’autres pays, sans faire la promotion d’une
intervention immédiate, pensent que la situation actuelle est intenable et qu’elle
est lourde de menaces pour toute la région.
La
«communauté internationale» - on désigne par ce terme, les pays qui ont droit
de véto au Conseil de Sécurité de l’ONU – est unanime. Même les Russes et les
Chinois pensent qu’il faut agir au plus vite. Les Français et les Américains n’en
parlons pas : ils se sentent directement concernés, les premiers pour
avoir des otages aux mains de AQMI, les seconds pour le rôle de «gendarmes du
monde» qu’ils ont toujours joué.
Les
indépendantistes de l’Azawad, ceux du MNLA au moins, ne pèsent pas grand-chose devant
les milices de Ançar Eddine et les différentes factions de Al Qaeda au Maghreb
Islamique (AQMI).
Liées
par la communauté idéologique et une alliance ancrée, les deux organisations
jihadistes occupent les grandes villes et maitrisent parfaitement la
circulation des biens et des personnes. Ces organisations craignent une seule
chose : la mobilisation des fils de la région pour les bouter dehors, un
peu le scénario des Sahawat qui a permis aux Américains de contrer l’action
sanglante de Al Qaeda. Il s’est agi de monter des milices composées des enfants
du pays déterminés pour le mal que les groupes combattant au nom de Al Qaeda leur
ont fait.
En
Algérie, au Niger et en Mauritanie, les élites maliennes, militaires et civiles
réfugiées s’organisent déjà.
Peut-on
y voir les prémisses d’une action qui viserait alors à mobiliser, à équiper et
à soutenir les fils du pays pour libérer le Nord des mains des milices armées ?
qui va-t-on mobiliser, des Touaregs, des Arabes, des Songhoïs, des Peulhs… ?
ou tous ensemble ? accepteront-ils d’y aller sans garantie du règlement de
tous les passifs ? faut-il restaurer l’Etat central avant ou après ?
et surtout, surtout : que faire avec les trafiquants de drogue qui font l’ossature
de toutes ces milices, celles qui occupent le terrain et celles qui seront
sollicitées pour les chasser ?
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