Ce programme d’intervention destiné à palier le
déficit pluviométrique de l’hivernage passé, a suscité nombre de controverses.
Sur son opportunité, sur sa mise en application, sur la qualité des produits
écoulés, sur l’efficacité de ses interventions, sur le montant de son
enveloppe…
45 milliards, c’est beaucoup pour certains et peu
pour d’autres. On arrive à la fin du programme, l’hivernage qui commence semble
prometteur, et l’on est obligé de repenser tout ce qu’on avait dit de ce
programme, pour voir si nos craintes étaient justifiées ou pas.
A souligner d’abord que l’exécution du programme
a nécessité une veille constante de la part des autorités centrales. La
possibilité désormais ouverte de se plaindre de tout dysfonctionnement, fait
que le citoyen mauritanien d’aujourd’hui a l’opportunité de faire parvenir sa
voix là où il faut. On se rappelle des premières semaines de la mise à
exécution du programme et des dénonciations fusant de toutes parts quant à la
mauvaise gestion ici ou là des stocks, ou encore les détournements par
distribution orientée… Chaque fois, la réaction a été immédiate. et c’est tant
mieux.
En plus des emplois – temporaires certes – que
l’opération a occasionnés, le déploiement des boutiques partout où nécessaire –
dans les Adwabas, les campements, les villages les plus enclavés – a permis de
disponibiliser les denrées de première nécessité à des prix abordables pour une
population à très faible revenu. Les distributions gratuites de denrées
alimentaires ont renforcé l’effort de sécurité alimentaire. Tout comme la
disponibilisation de l’aliment de bétail qui, elle, a permis de sauver le
cheptel.
A première vue, il est à constater que les images
de famines tant craintes n’ont heureusement pas eu lieu. Il n’y a pas eu non
plus cette hécatombe à laquelle on s’attendait au niveau du cheptel. Peut-on en
conclure que le programme Emel 2012 a, malgré tout ce qu’on peut en dire, servi
à éviter le pire pour les populations mauritaniennes ?
Certainement.
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