Gandhi Dahana Hamoud, un joli nom qui sonne comme une exception dans un pays où noms et prénoms se ressemblent. C’est la fille d’un pionnier du journalisme en Mauritanie. Quelqu’un dont la voix a bercé – sur Radio Mauritanie émettant de Nouakchott - les Mauritaniens de l’indépendance, celle de l’époque heureuse, l’époque de l’innocence vertueuse (pour exciter encore plus les commentateurs anonymes du net).
Le père a donné à sa fille chérie le nom de Gandhi, en souvenir du Mahatma. Une preuve de l’état d’esprit qui régnait à l’époque et qui était fait de célébrations du mérite. Et d’engagement pour les valeurs de justice et d’équité.
Comme le père, la fille est devenue journaliste. Plutôt brillante, elle a fait un grand chemin à Radio Mauritanie. Très professionnelle, elle reste peu connue du public des mondanéités nouakchottoises.
La semaine dernière quelques sites d’information rapportaient qu’elle avait été obligée de se dévoiler au service des visas de l’Ambassade de France pour avoir droit à un visa. Ce qui a choqué plus d’un Mauritanien. Comment accepter cette provocation ? Le voile mauritanien couvre très peu du visage et pas besoin de l’enlever pour capter les contours des visages de nos femmes.
Gandhi a vite fait de réagir en apportant un démenti catégorique à l’information. Puis elle a fait publier une photocopie de son visa où elle parait bien voilée. Avec une précision : personne ne lui a demandé son avis au moment de publier l’information. Un mal bien de chez nous. Le mépris de la vérité. Le refus de l’effort de recherche de vérité. Le mensonge convient mieux. Plus facile à développer, à entretenir, à colporter, à adapter… et finalement moins fatiguant à élaborer. Tandis que la vérité s’impose d’elle-même. Impossible de la trafiquer, de la travestir.
Ce qui est curieux à présent, c’est qu’aucun des sites ayant publié l’information n’a eu le courage de revenir là-dessus pour démentir son info. Ça aussi, c’est bien une attitude de chez nous : ne jamais reconnaitre ses fautes.
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