C’est la discussion avec un vieux diplomate mauritanien, chevronné, qui m’a obligé à m’intéresser à la question.
En fin de carrière, il m’a dit que comme tout diplomate ayant eu une carrière strictement professionnelle, sans les passe-droits et les mics-macs habituels, il se retrouve, au crépuscule de sa vie, en train de préparer son retour en Mauritanie après deux décennies d’absence. Il rentre avec quelques vieux costumes dont il ne pourra pas faire usage chez lui, une vieille voiture qu’il devra soit conserver et auquel cas continuer à payer pour son entretien chaque jour plus coûteux, soit la vendre à bas prix à un cousin qui devra la dédouaner au pris fort.
«Vous demandez à vos représentants diplomatiques beaucoup de choses sans vous soucier du fait de savoir si vous leur donnez les moyens d’accomplir leurs missions, ou si même vous les mettez dans les conditions pour assurer un minimum». Amer et pour raison.
«Dans mon poste au Golfe, explique un autre, je dois prendre en charge mon logement, l’électricité, l’eau, en plus de l’éducation de mes enfants. Imaginez que mes collègues d’Ethiopie ont pour 3500$ d’indemnités de logement par mois». Ce qui explique que les diplomates de ces pays habitent dans la Chancellerie en général.
Selon eux, il y a eu trois périodes de traitements. La première est celle où les inspections avaient pour objectif d’évaluer la progression du niveau des coûts de la vie dans les pays d’accueil. Les corrections suivaient après.
Sous les militaires, et surtout durant les deux dernières décennies, le régime du «taux consulaire» permettait de jongler avec les salaires. Surtout qu’à part l’Ambassadeur et le comptable, les autres diplomates n’étaient pas tenus d’être sur place. Ce qui aidait ceux qui restaient chez eux à Nouakchott pour utiliser leurs salaires.
Aujourd’hui, tout est plus «compliqué». Alors que les exigences sont plus pressantes. Quand est-ce que les autorités vont-elles accepter de payer le prix d’une bonne vitrine pour la Mauritanie ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire