Le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani n’avait pas promis la rupture d’avec le monde d’avant. Il n’avait pas non plus parlé de faire le procès de ceux qui avaient dirigé le pays et qui s’étaient rendu coupables de fautes. Il n’avait absolument pas joué sur la facilité de promettre monts et merveilles pour s’attirer la sympathie des électeurs.
Le candidat Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani s’était engagé à mettre ses compétences, son expérience et tout son être au service de la Mauritanie et des mauritaniens pour apporter une pierre à l’édifice de construction nationale et«réparer» ce qui doit l’être. Sans fracas.
Le 1er mars 2019, il donnait à sa candidature un sens neuf et une forme nouvelle. L’organisation de l’événement est marquée par la présence de la famille y compris la mère du candidat et la future première dame. Une «intimité» dont la mise en exergue permet de créer une affinité certaine avec le candidat tout en découvrant les pans cachés de sa personnalité et qui incarnent une sociabilité qui est l’une de ses promesses dévoilées ce jour-là.
Si nous avons connu des présidents distants voire indifférents parfois même rebutants, voici le temps de celui qui fera preuve d’empathie, d’accessibilité et d’humilité pour utiliser un mot qui fait référence à une valeur quelque peu oubliée.
Celui qui utilise la première personne du singulier – d’habitude à ce niveau le nous l’emporte sur le je – parle de valeurs d’équité, de justice, de partage, de tolérance, de mesure, d’abnégation… Tout en reconnaissant le travail accompli par ceux qui l’ont précédé et dont il excuse les manquements éventuels, il s’engage à faire de son mieux en soulignant que pour lui, «l’engagement a un sens». Une formule qui sonnera comme la marque d’une grande intelligence de ce dont nous avions besoin dans l’immédiat : d’un homme qui recrée le lien qui doit nourrir la relation entre le politique et son public et auquel nous pouvons croire ou au moins avoir confiance. Pour cela, le candidat Mohamed OuldCheikh El Ghazouani a bien gagné son pari au cours de cette première sortie. La suite confortera la promesse.
De l’apaisement de la scène à la normalisation des rapports entre acteurs, la société ira au rythme du «marabout» qui entend recouvrer ce que les dérèglements climatiques, sociaux et économiques ont enseveli sous un linceul fait de sables mouvants où la débâcle générale a sonné le glas d’un système de valeurs nourri par la sobriété et une perception infiniment universaliste de l’humaine condition.
La moralisation de la parole et de l’action devait «réparer» ce qui s’est cassé en nous du fait du prince. Cela commençait par la recherche d’une convergence qui devait aboutir à la proclamation solennel du Pacte républicain conçu pour être le socle sur lequel se construira l’avenir d’un pays réconcilié grâce notamment à l’éclosion d’un nouveau contrat social et d’un système politique «moins onéreux» traduisant la volonté du «vivre ensemble» et du destin commun d’une Nation à la croisée des chemins.
La caution morale du bienfondé du projet politique est apportée par l’implication de deux grandes figures de l’opposition traditionnelle. Certains y verront une tentative de la part du Rassemblement des forces démocratiques et de l’Union des forces du progrès de reprendre le train qu’ils ont dû quitter après leur débâcle lors des dernières élections législatives et locales. En réalité, il s’agissait là d’un projet du Président Ould Cheikh El Ghazouani qui a su reprendre l’ensemble des revendications de la classe politique sérieusement préoccupée par l’avenir commun. Le RFD de Ahmed Ould Daddah et l’UFP de Mohamed Ould Maouloudfont bien partie cette catégorie «sans peur et sans reproche» quand il s’agit de servir la Mauritanie. Leur onction est largement suffisante pour attester de la noblesse des intentions. Le contenu est quant à lui inclusif et reflète les intentions originelles exprimant la convergence générale. L’une des forces de l’homme est bien d’irradier sur son environnement pour donner en exemple cette attitude qui mélange la bienveillance du Shaykh vis-à-vis de ses disciples à la rigueur du leader qui impose sa démarche à ses collaborateurs. Les premiers peuvent se sentir abandonnés à un moment ou à un autre, mais ils persistent à croire que leur héros ne peut «être possédé». Du coup l’inquiétude est surtout relative à la mise en œuvre du projet initial, celui de 2019. Un projet qui passera nécessairement de l’état d’un engagement personnel à celui d’une vision partagée, la plus inclusive possible.
Grâce au leadership clairvoyant et volontariste, le Président Ould Cheikh El Ghazouani a pu traverser une forte zone de turbulence marquée par les crises sanitaire (COVID19), économique (conséquences de la guerre en Ukraine) et politique (dossier de la décennie) qui ont nécessité de grands sacrifices. Il a pu éviter le pire pour notre pays. Le pire c’est ce que vivent certains de nos frères dans notre voisinage immédiat de divisions, de violence, de manque de perspective, d’instabilité, d’insécurité…
Il nous reste beaucoup à faire face aux déchirures dans l’espace sahélo-saharien et aux conséquences des bouleversements du monde notamment en Palestine occupée. Nous devons nous préparer pour occuper une place dans le système international en construction. Notre destin dépendra de la détermination à continuer le projet qui a bénéficié d’un élan consensuel, du courage dont nous ferons preuve pour transcender les craintes de l’inconnu et de la lucidité suffisante pour comprendre que l’avenir appartient à la jeunesse.
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