J’ai
lu l’autre jour sur des sites mauritaniens que le Programme alimentaire mondial
(PAM) a fermé ses bureaux du Hodh (Aïoun) pour «des raisons de sécurité».
L’information me paraissait bizarre parce qu’elle liait cette fermeture à une
mésaventure vécue par le maire de Gogui, la commune frontalière avec le Mali.
Je ne voyais aucune raison pour que le PAM craigne pour la santé de ses
employés parce qu’un maire mauritanien a été interpellé par les forces
maliennes après avoir brûlé un poste de contrôle (ou pour une autre raison).
D’autant plus que le personnel du PAM au Hodh ne compte aucun étranger, surtout
occidental.
En
même temps, je me dis que le PAM n’a pas le droit de procéder à une telle
fermeture en invoquant des raisons de sécurités. Alors je décidai d’entrer en
contact avec le représentant résident du PAM à Nouakchott. Voilà ce qu’il
m’apprit.
D’abord
que la fermeture, effective du reste, du bureau du Hodh, n’a rien à voir avec
les questions de sécurité à la frontière. «Aïoun est très loin des foyers de
tension et il n’y a aucune menace ressentie par notre personnel». Mais
cette fermeture a été dictée par la nécessité de «recentrer l’action du
PAM en redéployant le personnel pour rendre plus efficace son apport».
Des impératifs financiers sont à prendre en compte aussi dans la décision qui a
fait l’objet d’«un accord avec les autorités mauritaniennes».
L’organisation mondiale a jugé que Kiffa était mieux indiquée pour servir de
base d’action vers toutes les régions de l’Est et du Sud-Est sans préjuger du
rayon d’action du PAM ou de son apport en Mauritanie.
On
signale que certains pays européens comme la France continuent de traiter la
Mauritanie comme un foyer de tension alors qu’ils reconnaissent en même temps
tous l’efficacité des efforts entrepris pour sécuriser le pays et éloigner la
menace terroriste de ses frontières. C’est d’autant plus injuste que ces pays
ne font pas autant de pression sur leurs ressortissants quand il s’agit du
Mali, du Niger ou du Cameroun où les menaces sont évidentes.
Cette
stigmatisation de notre pays a sérieusement compromis l’économie touristique,
appauvrissant des régions entières.
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