Elle ne pouvait pas être formulée autrement la
réponse du ministre Sidi Ould Tah à l’ancien chef de l’Etat de l’époque du
Comité militaire pour la justice et la démocratie (CMJD). Juste ce qu'il faut. D’abord savoir à quoi
devait répondre Ould Tah.
Dans l’une de ses sorties médiatiques récentes –
sur Radio Nouakhchott-info – l’ancien colonel s’est défendu d’avoir trempé dans
une quelconque combine concernant l’ocrtoi d’une troisième licence à
l’opérateur soudanais Sudatel, ce qui donnera Chinguitel. Il a affirmé que
l’investisseur a été ramené en Mauritanie par l’actuel ministre du
développement, que les négociations ont menées par l’ancien président de
l’Autorité de régulation, Moustapha Ould Cheikh Mohamedou et sous l’égide du
Premier ministre de l’époque Sidi Mohamed Ould Boubacar. «Demandez à trois
personnes, ce qu’elles diront de l’affaire, je l’entérine». On était loin
de croire que l’une de ces personnes allait répondre. Toutes trois ont un grand
sens de la responsabilité et savent ce qu’est un devoir de réserve. Toutes
trois aussi n’ont jamais vraiment été impliquées par l’opinion publique dans
cette affaire.
Finalement, c’est sous la pression des
journalistes venus cueillir les impressions après le dernier Conseil que le
ministre Ould Tah s’est trouvé dans l’obligation de répondre. Il a d’abord
précisé qu’il était à l’époque des faits un simple citoyen mauritanien
travaillant pour le compte d’un établissement étranger au Soudan. Ses relations
personnelles avec les milieux d’affaires soudanais lui ont permis de les
intéresser à la Mauritanie. Mais dès leur arrivée ici ils furent «récupérés»
par l’autorité en place qui confia le dossier «à un proche». Bien après
la conclusion de l’octroi de la licence, indique le ministre Ould Tah, «je
fus contacté par le Président Eli Ould Mohamed Val qui m’annonça qu’il avait eu
10% du capital de la nouvelle société et qu’il m’en cédait 0,5%. J’attends
depuis de formaliser ce généreux geste».
Pour beaucoup d’observateurs, c’est bien pour
faire passer la pilule que le Président du CMJD fit appel à Sidi Ould Tah comme
Chargé de mission à la présidence à la fin de la transition.
La réponse de Sidi Ould Tah, si elle est
entérinée comme promis par Ould Mohamed Val, nous donne des renseignements
supplémentaires sur l’affaire de la licence accordée à Sudatel et qui était
ressentie d’abord comme un coup contre le premier opérateur mobile du pays, la
MATEL.
Il faudra donc pour
l’ancien chef d’Etat, Ould Mohamed Val plusieurs sorties pour apurer
définitivement cette question avant de passer à autre chose.
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