Les
routes en Mauritanie sont dangereuses. A cause principalement de l’état vétuste
du parc automobile. Aggravé par l’incompétence et l’inconscience des usagers
dont les manquements ne sont jamais punis. Pourtant, à chaque trentaine de
kilomètres, vous tomberez sur un poste de contrôle de l’un des corps chargé d’assurer
la sécurité routière. Ces poste font tout sauf assurer la sécurité des routes
en obligeant les usagers à se conformer aux règles.
Sur
le chemin du retour de Kobenni, nous avons compté pas moins de sept camions
renversés souvent à cause du poids et d’une fausse manœuvre au moment et en un
lieu peu indiqué pour cela. Ces camions sont souvent surchargés de bois au
retour vers Nouakchott, de denrées à l’aller, de telle manière que le volume
est multiplié par deux (du camion sort un autre camion vers le haut).
A
partir de s immatriculations, on peut identifier provenance et destination de
ces camions qui se comptent par dizaines. Il y a d’abord les Mauritaniens qui
ne sont jamais en règle : rarement des feux de signalisation,
exceptionnellement serrant leur droite, toujours stationnés en pleine chaussée,
cherchant souvent à causer des accidents aux autres usagers (en poussant à la
faute les autres), abordant difficilement les moindres montées à cause de la
faiblesse des moteurs, tanguant dangereusement et inévitablement à chaque faux
mouvements… Les camions mauritaniens ont hérité de la défunte Fédération
nationale des transports (FNT) le droit à l’impunité (en contrepartie de quoi ?).
Les
camions marocains viennent en deuxième position du point de vue du nombre sur
les routes mauritaniennes de l’Est. Mais ils semblent tous être en règle :
feux de positionnements en marche, droite serrée, stationnement toujours en
règle au bas de la route, cédant facilement les passages quand il le faut,
toujours prêts à renseigner sur les éventuels dangers… ça se voit que la
discipline est rigoureuse et que, derrière cela se trouve une prise de conscience
des devoirs et des droits de tout usager de la route.
Arrivent
les camions maliens, plus proches de la situation mauritanienne, même si l’on
note une plus grande discipline chez leurs chauffeurs. Ils sont cependant
toujours surchargés, tanguent facilement et sont, pour la plupart, vétustes.
Les
rapports des uns et des autres avec les postes de contrôle semblent se limiter
à la descente du chauffeur ou de son assistant à chaque poste, à un pourparler
qui dure le temps que ça dure (deux, trois, cinq, dix minutes), avant de
repartir. Parfois on voit les étrangers s’embrasser avec des policiers comme s’il
s’agissait de vieilles amitiés. On peut imaginer qu’à force de passer et de
descendre aux postes, les chauffeurs finissent par tisser des relations avec
les agents.
Il faut savoir que le poids ces camions est pour
beaucoup dans le délabrement des routes mauritaniennes qui sont mal
entretenues. Sur la route Aïoun-Kobenni, ENER essaye de colmater les nombreux
trous existants. Cela dure depuis quelques mois. Entre Aïoun et Tintane, le
trajet est plutôt bon. Mais la route Tintane-Kiffa est loin d’être finie :
cinq ans que ça dure alors qu’au départ on avait annoncé 24 mois. Il en reste
une trentaine de kilomètres à faire. De Kiffa à Aleg, il faut surtout compter
avec quelques ouvrages qui cèdent facilement devant les pluies, notamment celui
de Kamour incontournable quand on prend la route de l’Espoir. A partir d’Aleg
jusqu’à Nouakchott, c’est une route usé à partir des côtés qui cause nombre d’accidents.
Sans accotements, il n’y a pas de possibilité de dégagement pour les usagers en
mal. Mais c’est surtout à partir de Boutilimitt que cela est véritablement
dangereux, les anciennes routes ayant toujours eu une largeur de moins de sept
mètres.
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