«Démarrage
d’un festival racial sous une supervision officielle», c’est le titre que
l’un de nos confrères arabophones a choisi pour annoncer le lancement du festival
international Soninké. En l’illustrant par une photo des officiels et sans
manquer d’expliquer que cette présence officielle pourrait «donner des idées
à d’autres ethnies». Et alors ? C’est tant mieux si toutes nos
cultures pouvaient s’exprimer sur cette place publique qui manque dangereusement d’animation
et de contenu.
Notre confrère
devait comprendre qu’il s’agit là d’une troisième édition d’un festival dont le
but est de faire connaitre l’une des plus vieilles cultures de l’Ouest-africain.
Celle qui a donné l’Empire du Ghana, le premier Etat noir à exister en terre
africaine. Cet Empire avait pour capitale Koumbi Saleh dont les ruines se
trouvent à quelques quatre-vingts kilomètres de Timbédra, en plein territoire
mauritanien.
Le festival
vise à faire retrouver les Soninkés du monde l’espace de quelques quatre jours
(20-24/2) pour discuter, manifester, s’exprimer, se rappeler, se projeter dans
l’avenir… C’est l’un des premiers peuples de la région à s’islamiser. C’est
sans doute le plus organisé d’entre tous. Sans doute aussi le plus enraciné de
tous.
Parmi les
peuples de l’aire Mandé, c’est par le peuple Soninké qu’a rayonné la culture
Mandingue. Avec cette musique qui a fini par nous unir, du Sahara à la Savane
ouest-africaine. Avec la littérature, les légendes notamment qui ont fini par
devenir des mythes fondateurs partagés. Avec la danse, la teinture, les
traditions orales…
Dans le
temps, la culture Soninké a pu apporter des réponses aux questionnements de
notre aire civilisationnelle. Ces rencontres peuvent être une nouvelle
opportunité pour notre région, pour notre pays.
Quoi qu’il en soit, la rencontre est une source de
fierté pour nous. Parce qu’elle puise sa
légitimité dans le fait que la Mauritanie est bien le berceau de cette culture,
le lieu de sa splendeur, le lieu d’où elle rayonna… C’est ici que les Soninkés
du Monde se sont donné rendez-vous aujourd’hui. Accompagnons-les pour nous
ressourcer. En même temps qu’eux. Là où nos aïeuls allaient s’abreuvoir
ensemble, à cette formidable source qui n’était pas seulement faite de «nourritures
terrestres», une source qui a illuminé le pays, la région et ses sociétés,
et finalement sur le Monde.
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