C’est le titre qui a attiré mon attention : «Réprobation en Mauritanie après un appel à
tuer un journaliste». Vous aurez compris pourquoi. Je ne suis pas de ceux qui
vont droit au bas des textes pour voir qui en est l’auteur ou la source pour
décider ensuite s’ils vont ou non les lire. J’ai donc lu. Je partage avec vous.
«Un jeune
journaliste mauritanien risque la mort après avoir été reconnu coupable
d'apostasie pour un article critique envers le prophète Mahomet, a indiqué l'AFP lundi
6 janvier». Jamais l’AFP n’a
écrit qu’il s’agissait d’un journaliste parce qu’il n’en est pas un. Il s’agit
d’un employé (cadre) d’une société minière (ou associée) qui n’a jamais
prétendu être journaliste. Première constatation : pourquoi alors parler d’un
journaliste ? sans doute pour donner une dimension autrement plus complexe
à la situation…
Le reste de
la dépêche oppose d’ailleurs les avis de journalistes – ou assimilés – à ceux d’un
certain «Abi Ould Ali» qui serait le
fameux homme d’affaires qui a offert dix mille euros (et non «4000» comme dit la dépêche. On commente
ici un faux rapport parce qu’il ne s’agit pas de menace envers un journaliste
et d’un détournement de l’évènement et de son objet.
Le vrai challenge pour la presse et pour les
journalistes est de rester éveillés et de faire attention à tout ce qui est dit
ou écrit pour ne pas avoir à préparer leur propre fin. C’est pour eux l’exigence
de précision et de professionnalisme qui doivent prévaloir en ces temps
troubles. On ne peut défendre nos libertés que si nous réussissons à en montrer
l’utilité et la justesse. Que si on réussit à embarquer avec nous notre opinion
publique en lui servant la vérité, rien que la vérité… C’est l’occasion de le
marteler même si la dépêche en question vise un autre public, celui de l’agence
américaine Magharebia.
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