Quoi qu’en disent les détracteurs du Président Mohamed Ould Abdel
Aziz, c’est là un grand moment pour la Mauritanie. La présidence de l’Union
Africaine (UA) est un évènement à célébrer pour ce qu’il implique de tournants
dans le processus de normalisation des relations de notre pays avec son
environnement naturel, notamment l’Afrique.
Ils ont raison de ne pas être contents ceux qui ont inspiré,
soutenu, justifié, appliqué et défendu la politique extérieure qui a mené à la
sortie de la CEDEAO et à la reconnaissance d’Israël par la Mauritanie. Tout
comme ceux qui ont poussé vers le conflit avec le Sénégal, puis avec le Mali,
avec plus ou moins de réussite pour le premier. Comme ceux qui détestent Ould
Abdel Aziz pour ce qu’il a provoqué le 3 août 2005, pour ce qu’il a fait le 6
août 2008 et qu’il a fini par battre régulièrement le 19 juillet 2009.
Tous ceux-là ont raison de minimiser le fait pour la Mauritanie de
présider aux destinées de l’Union Africaine pour une année. Parce qu’ils savent
que cela va nécessairement enraciner la Mauritanie dans son espace africain
naturel. Parce que cela va lui permettre de restaurer ses vocations naturelles
d’interface afro-arabe. Parce que cela peut mener à revenir au bercail de
l’Afrique de l’Ouest par le retour au sein de la CEDEAO.
A la tête du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) en 2011, le
Président Mohamed Ould Abdel Aziz avait dirigé deux panels de chefs d’Etats
africains chargés de trouver des solutions à d’épineux problèmes en Libye et en
Côte d’Ivoire. La Mauritanie avait à ce titre accueilli plusieurs sommets. Son
Président ne s’est plus permis de rater une occasion de se rendre en Afrique
Noire. Et même si l’agenda international l’avait emporté, on sait aujourd’hui
que les propositions africaines auraient pu faire éviter de nombreux déboires
et des bains de sang inutiles. En Libye, les propositions africaines auraient
assuré une continuité de l’Etat et une transition douce et apaisée. Mais «la
communauté internationale» (la France et l’OTAN) a préféré terminer ce conflit
dans le sang et dans le désordre. La Libye ne s’en est pas encore relevée. On
ne sait pas encore si la Côte d’Ivoire a réellement pansé ses plaies et soigné
ses fractures.
Cette expérience à la tête du CPS va servir aujourd’hui pour
traiter les conflits ethniques et religieux qui détruisent des pays et menacent
des régions entières. La facilité pour le Mauritanien de jouer le médiateur, le
facilitateur quand il le veut, va aussi être d’un grand apport.
Contrairement à ceux qui croient qu’il s’agit là
d’un évènement mineur, il faut en faire un tournant. Dans l’ouverture du pays,
dans la recherche du renforcement du front intérieur par l’implication de
toutes les forces vives, dans la réhabilitation de l’image du pays et de son
rayonnement dans le monde. Encore faut-il saisir le fait comme une opportunité
à exploiter pour montrer le meilleur de nous-mêmes.
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