Par deux reprises cette semaine je me trouve en face d’un exercice
mal fait. Je commence par la dernière fois.
Hier soir sur TVM, près de deux heures temps données à trois
journalistes de la boîte pour faire parler le président de l’Union pour la
République, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine. De nature très calme (et très
réservé), le président de l’UPR n’a eu aucun mal durant tout le temps de l’interview
à esquiver et à répondre «convenablement». Allant jusqu’à donner le ton
en imposant sa stature et sa personne aux trois jeunes journalistes qui s’obligeaient
visiblement à aller dans la mollesse en introduisant leurs question par des
phrases dont l’utilisation est une façon de s’excuser «si on importunait».
Déjà le cadre n’y était pas. A tel point qu’on ne savait plus si l’exercice
était un «service rendu» ou pas. La question se pose quand on a suivi le
journal de 20 heures qui a fait une large couverture de la conférence de presse
de l’UPR (organisée vers 14 heures) mais n’a pas donné une image de celle de
Tawaçoul (organisée plus tôt). Et puis il y a lieu de se demander si TVM va
recevoir le président de Tawaçoul dans les vingt-quatre heures ou pas.
Pour revenir à la présentation, Ould Mohamed Lemine a été installé
dans un cadre qui ressemblait plus à celui d’un salon. On peut comprendre qu’il
s’agit d’un studio avec des rideaux pour couvrir les baies vitrées. Mais on
peut croire aussi que les journalistes ont fait le déplacement pour le voir. L’interviewé
était installé sur un grand fauteuil. Lui qui était déjà plus imposant que les
trois journalistes, les regardait de haut à cause de l’installation faite. Eux étaient
serrés et visiblement mal à l’aise. L’homme a répondu à toutes les questions
qui lui ont été posées mais vous aurez remarqué que rien de ce qu’il a dit n’a
visiblement intéressé le monde de l’information. Une telle sortie à un tel
moment ne doit se faire que si l’on a quelque chose à dire, quelque chose qui
puisse capter l’attention de l’opinion publique et faire passer à la phase
suivante.
La deuxième fois où je suis tombé sur de telles images où le
journaliste se met dans une mauvaise posture, c’est sur une télévision privée. L’image
était celle-là : un jeune journaliste coincé entre Yahya Ould Ahmed Waqf
et Moustapha Ould Abeiderrahmane, avec en face Saleh Ould Hanenna et Me
Mahfoudh Ould Bettah. Avec les deux premiers, ils se serraient tous sur un
canapé où il était en tout cas perdu, aspiré par la mollesse de ce canapé. Là aussi
je n’avais pas compris à quoi servaient les échanges qui se faisaient quand
même sans le journaliste.
Quand on communique, c’est pour dire quelque
chose. Quand on provoque un débat, c’est pour l’entretenir en le dirigeant
réellement.
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