jeudi 7 novembre 2013
On en sait un peu plus
Finit
donc la thèse de la course-poursuite. Finit aussi celle de l’acte bien réfléchi
et bien mis en œuvre. Tout cela relèverait du hasard. De l’absurde. Mais permettrait
de donner une version plus ou moins «normale» de l’enlèvement.
Point de
faiblesse du dispositif déployé par les Français et leurs alliés dans la
région. Oubliée l’absence de surveillance (de loin ou de près) de deux
journalistes français arpentant les rues de la ville a moins sûre de la
région : Kidal est aujourd’hui la Kandahar des années 90, par ce qui y
circule d’hommes armés, d’armes, d’agents de renseignement, de services se
faisant la guerre, de rebelles en rupture… Oublié aussi le comportement des
forces de Serval et de celles de la MINUSMA : n’y a-t-il pas eu tentative
immédiate de récupération ? où étaient les postes de contrôles, les fameux
«check-points» installés aux différentes entrées de la ville ?
En nous
servant cette version, les autorités évitent de répondre à de nombreuses
questions et d’être amenées à remettre en cause les plans initialement prévus.
C’est facile.
Si la
revendication par AQMI de l’enlèvement n’est pas le procédé usuel, la version
servie par les officiels n’est pas convaincante. En fait Al Qaeda au Maghreb
Islamique est éclaté en plusieurs Katiba et deux Sariya (bataillons). Chacune
de ces structures assume aujourd’hui ce qu’elle fait. Fièrement parce qu’elles
se font conurrence.
Si les
Mourabitoune nés de la fusion entre les «Signataires par le sang» de
Belmokhtar (Bellawar) et du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de
l’Ouest (MUJAO), tentent quoi que ce soit, ils sont prompts à le revendiquer.
Si la Sariya des «Ançar» dirigée par Abdel Kerim Ettargui (le Touareg)
et qui a relevé de la Katiba Tareq Ibn Zeyad dont le chef n’est autre que le
terrible Abu Zeyd, si cette faction entreprend quelque chose, elle ne laissera
personne se l’approprier. Parce qu’elle a besoin de rappeler qu’elle est encore
là. Que la revendication émane tout simplement de «AQMI», c’est un peu
vague…
Alors ?
Dissocier les évènements de Kidal de l’opération de libération des otages
intervenue cinq jours avant, ajouterait à la confusion. Tout porte à croire que
ceux qui ont opéré ainsi avaient des intentions de remettre en cause un accord
passé entre les ravisseurs et les autorités françaises. La violence de l’acte,
et sa gratuité apparente, relèvent de la punition et non de l’acte criminel
consacré.
Ce
n’est pas aussi facile…
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