Près de quatre heures de temps dont une heure dix pour une
introduction qui a fait le bilan des quatre années passées de son mandat. Avant
de donner la parole aux intervenants.
Sur la forme, le temps pris par la présentation était long,
ce qui lui donnait l’aspect d’un exercice laborieux difficile à suivre pour le
récepteur. Il est nécessaire de trouver une formule pour alléger
considérablement cette présentation pour permettre aux auditeurs de suivre et
de retenir les chiffres. Soit en l’éclatant en axes distincts, soit en
résumant, soit en distribuant des fascicules au préalable…
Deuxième remarque : le Président a regretté à la fin
l’incapacité «technique» des médias à
faire de l’exercice une «véritable
rencontre avec le peuple». C’est vrai qu’entre les appels téléphoniques
impossibles à gérer et qui finissent toujours sans avoir commencé, les
intervenants sur place qu’on choisit sans savoir pourquoi et les journalistes
sur le plateau qui évoquent surtout des questions d’actualité, entre tous ces
gens on se perd facilement. Pourtant la TVM avait préparé un micro-trottoir ce
soir-là qu’elle n’avait pas présenté, pourquoi ?
La mise en scène globale est très professionnelle avec les
décors de nattes traditionnelles comme arrière-fond et le face-à-face avec un
espace ouvert où sont rassemblés ceux qui sont venus suivre l’entretien… «Suivre» ? C’était difficile à
suivre à cause des fous, des excités de tous genres qui venaient à portée de
voix du Président, parfois pour vilipender le gouvernement, la presse, les
élus…, parfois pour crier leur soutien…, toujours pour perturber le bon cours
de l’exercice. Des meetings se forment en marge et au moment où le Président de
la République explique. Comment alors suivre ? Visiblement, la sécurité a
reçu instruction de ne brusquer personne, quoi qu’il dise. Parce qu’on a vu ses
éléments se contenter de demander gentiment aux crieurs publics de se taire ou
d’attendre d’avoir la parole, mais jamais de violence.
Sur le contenu du discours et en attendant de vous livrer
une lecture complète (dans l’édition papier du journal La Tribune de lundi), je
reviens sur quelques axes qui me semblent saillants.
Sur les
élections :
Après expliqué le processus par lequel est passée la
décision de convocation du collège électoral, décidée d’abord par la CENI qui
demande au gouvernement d’adopter le décret, le Président s’est dit prêt à
accepter toute mesure pouvant permettre de faire participer tous les partis
politiques. «Seulement, les élections ne
peuvent plus être reportées sine die, peut-être une, deux et même trois
semaines…» Mais il s’est déclaré favorable à l’ouverture de la CENI aux
partis qui jugeraient cela utile et rassurant. Il a aussi évoqué la possibilité
de créer un Observatoire des élections dont il faudra définir les missions et
les rôles. Ouvert à tout ce qui peut permettre d’amener les autres partis au
jeu politique.
Sur la lutte
contre la gabegie :
La volonté de lutter contre la mauvaise gouvernance est
toujours forte pour lui. Elle n’épargne personne. La preuve pour lui, c’est que
la plupart de ceux qui ont été «touchés»
appartiennent à la sphère de ses soutiens. Soulignant que les inspections de
l’Inspection générale d’Etat (IGE) ont permis de récupérer près d’un milliard
cinq cents millions (1.480.521.788 UM). Non il ne croit pas que
l’administration souffre des mêmes problèmes de gabegie d’avant. Il estime
aussi que les prévaricateurs d’antan peuvent faire leur repentir et ne doivent
en tous cas payer pour les forfaitures commises au temps où il leur était
permis de les commettre. Un adoucissement de langage vis-à-vis de cette frange
de cadres qui ont symbolisé la mauvaise gestion d’une période donnée. Le Président
a précisé que c’est grâce à la rationalisation des dépenses publiques, aux
contrôles multiples et à l’exigence de bonne gestion que l’Etat a pu financer
une grande partie des projets en cours de réalisation.
Si les entrées au niveau des douanes et des impôts ont été
considérablement augmentées, ce n’est pas à cause de nouvelles taxes, mais
parce que le recouvrement est plus efficace et touche désormais l’ensemble des
opérateurs. Sur les 7 premiers mois de 2013, les impôts ont déjà recouvert près
de 90 milliards plus que six années cumulées sur les années d’avant 2010. Pas parce
que de nouvelles taxes ont été décidées, mais simplement parce que les
autorités sont revenues à la vérité de l’assiette imposable et que le
recouvrement est efficace.
Sur la
modernisation de l’administration :
Le Président a noté la réhabilitation de l’ancienne ENA et
sa transformation en Ecole d’administration, de Magistrature et de journalisme
(ENAJM) pour lui permettre de former selon les critères modernes et de
proximité avec le peuple. Il a aussi insisté sur l’existence d’une Commission
nationale des concours qui a permis de pourvoir 6461 postes à travers 47
concours dont les conditions de transparence et de régularité sont reconnues
par tous. C’est en fait avec des outils comme celui-là que la Mauritanie peut s’assurer
d’avoir l’élite qui convient, restera la problématique de la gestion des
carrières. La rigueur qui a caractérisé le concours de recrutement doit être la
même pour le cursus professionnel des individus pour permettre la promotion de
la qualité et de l’efficacité. En attendant, 6461 jeunes mauritaniens auront
été admis pour leurs compétences, pas parce qu’ils auront bénéficié de coup de
pouce comme cela se faisait. C’est déjà ça de gagné !
(La sortie fait l’objet
d’un long article dans l’édition de cette semaine du journal La Tribune)
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