Il
était une fois un centre administratif qui s’appelait Beyla et dont le
territoire couvrait une partie du Trarza nord, le Ksar actuel et une partie de
Tevelli, cette dépression (Sebkha) qui s’étend sur des dizaines de kilomètres
vers l’Inchiri.
Le
gouvernement décida un jour d’en faire un département (Mouqataa). Officiellement
pour couvrir un territoire qui ne pouvait plus être géré à partir de
Boutilimitt ou de Mederdra. Surtout que la grande sécheresse avait eu pour
première conséquence la désertification brusque de ces espaces. Une ère de
désolation et de destruction pour les habitants. Un choc environnemental et
écologique qui laissera des traces indélébiles – et toujours visibles – dans toute
la région.
Le
Président Moktar Ould Daddah convoqua le député Mohamed Ould Moulaye qui se
trouve être le chef traditionnel de l’un des plus grands ensembles tribaux de
la zone visée (Le’leb), Gleyguim, le chef des Tandgha et petit-fils du grand
Erudit, l’inégalable Lemrabott Mohamedhen Val Ould Moutaly et le chef des Tagounant
Limam Ould Haye… enfin quelques notables, tous appartenant à la région. Il les
convoqua pour leur dire son intention de créer un département à mi-chemin entre
Nouakchott et Boutilimitt et entre Mederdra et Akjoujt.
Bien
sûr que chaque notable exprima un avis. Le plus frappant était celui du député
Ould Moulaye qui comprit que c’était là une manière de «faire sortir les
autochtones de l’Aftout de l’espace de Nouakchott qui devait revenir à tous les
Mauritaniens». En même temps soustraire la tribu «active et agressive»
des Tagounanet de l’espace Boutilimitt, au moins diminuer leur pression sur cet
espace…
Vint
le jour du choix du lieu de la nouvelle Mouqataa. Le vénéré Gleyguim avait
réuni les siens non loin de Tivirit, lieu qui sera jugé «trop proche» de
la capitale. Limam Ould Haye déploya les campements à Idini qui était déjà
alimenté en eau et en électricité, arguments de taille. Le député Ould Moulaye
choisit Hsey el Begrat, un lieu où se sont retrouvées toutes les communautés à
un moment de leur histoire. C’est ce qui correspond aujourd’hui à «Errebina»,
deux vallées avant ce qui devait être l’emplacement du département.
C’est
en tournant entre les différents lieux d’installation, que le ministre de l’intérieur
Ahmed Ould Mohamed Salah demanda au député : «où se trouve-ton quand on
est entre ces deux dunes ?» «Ici, on appelle cette vallée, Gawd
Ewewa». Le nom surprit l’homme de l’Adrar qui utilisait le mot «Wad»
plutôt que «Gawd» utilisé par les gens du Sud-Ouest mauritanien. Il demanda
pourquoi ce nom.
Excédé,
le vieux Gleyguim lui expliqua qu’une chamelle appelée Ewewa et appartenant à l’un
de ses cousins avait été engloutie en ce lieu par la boue et que pour cette
raison on appela la vallée «Gawd Ewewa»…
Le
ministre descendit et proclama la naissance du nouveau département qui prit le
nom de «Wad Naga»…
Cette
histoire se raconte comme une légende. Je vous la transmets comme elle m’a été
transmise… En vous rappelant quand même que c’est comme ça qu’on a perdu l’ancienne
dénomination qui survit encore dans la poésie de l’époque. Et seulement là…
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