Les attaques contre le Premier ministre se multiplient ces derniers mois.
Après avoir été perçu comme «un homme de paille» par les protagonistes
du régime, le voilà au cœur des conversations et des critiques.
Certains rappellent son rôle dans la transition de 2009, notamment «son»
décret annonçant la tenue de l’élection présidentielle le 18 juillet. Pour
ceux-là, le décret qui a été l’objet d’une intense discussion au conseil des
ministres où tous les pôles étaient représentés, ne devait pas être rendu
public. «Le Premier ministre a frauduleusement décidé». Oubliant que
l’arme de la démission n’avait pas été utilisée. Pourquoi les ministres du
Front pour la défense de la démocratie (FNDD) et du Rassemblement des forces
démocratiques (RFD) n’avaient-ils pas claqué la porte ? pourquoi leurs
représentants à la CENI n’avaient pas démissionné ?
La responsabilité incombe à ceux qui étaient convaincus à ce moment-là
qu’il s’agissait d’une procédure non conforme aux accords et qui ont continué à
profiter des privilèges que leur concédaient leurs fonctions. Aux hommes
politiques d’assumer ne serait-ce qu’une partie de leur responsabilité.
On reproche visiblement à Ould Mohamed Laghdaf le fait de se trouver là où
il est et depuis tout ce temps. Entre ceux qui sont obnubilés par la
perspective d’un «gouvernement d’union» ou «d’ouverture» qui
pourrait leur permettre d’accéder aux premières loges, et ceux qui sont
dérangés par la stabilité du gouvernement, les détracteurs sont légions.
Il est à relever que si Ould Mohamed Laghdaf ou Ould Ahmed Izidbih, le
directeur de cabinet ou le gouverneur de la BCM, ou le ministre untel, ou le
responsable untel, chaque fois que l’un d’eux ou que tous se retrouvent dans la
ligne de mire des détracteurs les plus déterminés, c’est un bon signe pour le
Président Ould Abdel Aziz lui-même. Cela voudra dire au moins qu’il a désormais
des «fusibles», des gens qui forment un rempart entre lui et l’opinion
publique. C’est tant mieux pour un système qui tardait à se construire.
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