Je
vous fais l’aveu : c’est aujourd’hui que j’apprends la réélection de
Barack Obama. En voyage je regarde très peu la télévision et lis très peu les
nouvelles. Ensuite l’élection aux Etats-Unis n’a jamais été un enjeu pour moi. Entre
un démocrate et un républicain, pas de grande différence pour l’aire culturelle
à laquelle j’appartiens. La même politique appliquée vis-à-vis d’Israël sera
toujours la même, que celui qui dirige la Maison Blanche soit de l’un ou l’autre
des partis. Avec une nuance : le Républicain va carrément annoncer la
couleur, le Démocrate va louvoyer essayant de nous donner l’impression que le
droit des Palestiniens lui importait. En fait, c’est toujours au cours de
mandats démocrates que le recul sur la voie de la paix et du règlement de la
question par la reconnaissance des droits palestiniens, est le plus évident. Obama
ne vient-il pas de reconnaitre Al Qods (Jérusalem) comme capitale éternelle de
l’Etat d’Israël ?
L’Amérique
ne change pas, qu’elle soit démocrate ou républicaine, elle va toujours vers la
droite, adopte toujours l’arrogance comme philosophie d’action, la force comme
premier recours dans le règlement des problèmes, cherche toujours le profit
pour elle-même… et c’est normal. On n’est pas la première puissance mondiale
pour rien, surtout pas pour avoir croisé les bras, aidé les faibles, redressé
les torts…
Ceci
dit, l’élection de Obama – la première – était en soi un tournant. Non seulement
pour les Etats-Unis qui tournaient ainsi définitivement la page des inégalités
dans l’accès aux plus hauts postes de responsabilité, mais aussi pour le monde
qui voyait le modèle américain aboutir. Obama président avait ouvert la voie à
tous les fantasmes, à toutes les rêveries, à tous les espoirs. Quatre ans
après, Obama est passé comme Bush, sans grands changements pour nous. Parce que
l’Amérique n’est pas plus proche des faibles et des opprimés aujourd’hui. Elle n’est
pas plus engagée pour les causes justes. Elle n’est pas moins hégémonique,
moins arrogante, moins guerrière…
Ce
n’est seulement le taux de chômage et la débâcle économique qu’on peut
reprocher à Obama, c’est aussi cette incapacité à restaurer l’image de l’Amérique
de Kennedy : une Amérique généreuse, inspirante, proche des peuples en
difficulté (à l’époque colonisés)… il n’a malheureusement pas réussi. C’est
pourquoi sa réélection m’importait peu…
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