vendredi 30 novembre 2012

Les raisons d’une réussite


La sortie du Président de la République a été une réussite. Pour deux raisons essentielles à mon avis.
La première est liée au choix qui a été fait. Pour une fois, les autorités n’ont pas essayé de jouer la convenance qui amène parfois à une situation de non-choix. Par le passé, ce qui a empoisonné ce genre de manifestation, c’est le refus des autorités de prendre leurs responsabilités en choisissant les média par lesquels ils voudraient transmettre leurs messages. Chaque responsable y allant de sa petite intervention pour faire entrer tel ou tel. Sans prendre en compte, ni l’aura, ni la compétence, ni le sérieux… Le souci était d’abord celui de la «limitation». On voulait cinq représentants de la presse écrite. Cela aurait pu être LE Quotidien de Nouakchott, Le Calame, le Rénovateur, l’Authentique, Biladi, El Vejr, Al Akhbar (journal), Tahalil… Chacun est assez représentatif de cette presse écrite et chacun a accumulé assez d’expérience et de savoir-faire pour pouvoir animer une conférence de ce niveau. Mais les cinq choisis sont autant représentatifs que les autres. La restriction a permis de limiter les intervenants, ce qui a donné le temps à chacun de poser les questions qu’il voulait.
La deuxième raison est, je pense, l’absence d’un «encadreur» (je ne sais pas comment appeler ce journaliste officiel qu’on nous flanque chaque sortie du Président). Le Président face à ses interlocuteurs qui étaient venus non pas pour le provoquer ou l’indisposer, mais pour lui poser les questions que les Mauritaniens se posent. Ce qui a été fait, et bien fait.
Reste que si le Président n’avait pas joué le jeu, peut-être que la situation aurait été autre. Seulement, il a été ouvert aux questions, franc dans les réponses et clair dans les appréciations. Ce qui a donné un cachet d’inédit à la conférence de presse.
Au lendemain de la prestation, tous ceux que j’ai rencontré m’ont dit leur satisfaction quant aux questions et aux réponses. On peut ne pas apprécier, être d’accord ou pas, mais l’on reconnait la qualité de cet acte de communication hautement symbolique.
Cette expérience réussie doit servir pour mettre fin au climat de suspicion qui a toujours marqué les relations entre les autorités et la presse privée (indépendante, comme nous disons, nous). Il faut s’habituer à associer cette presse indépendante (privée, comme disent d’autres) à toutes les activités officielles et savoir que c’est la Mauritanie qui y gagne en donnant l’occasion à la pluralité de s’exprimer et de s’affirmer. Au retour du Président l’autre jour, les radios et télés privées nouvelles ont été accréditées à l’intérieur du salon d’honneur. Tandis que la presse écrite a été tenue à l’écart. C’est normal. Même s’il va falloir pousser vers plus de représentation de toute la presse indépendante et/ou privée.

1 commentaire:

  1. " Il y a deux sortes de journalistes:ceux qui approuvent et soutiennent le gouvernement quoi qu’il fasse,et ceux qui le blâment et l’attaquent quoi qu’il fasse".

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