vendredi 16 novembre 2012

Dembameiddah.blogvie.com


Le blog de Mohamed Ould Meidah dit Demba, à vocation culturelle essentiellement. Un blog qui est très utile pour ce qu’il vulgarise de culture, de récits, de photos historiques et de perles de notre patrimoine culturel.
Dans sa posting du 16 novembre, Demba raconte que quand on demandait à Cheikh Wul Mekiyine, un virtuose de l’art poétique de la fin du 20ème siècle, de déclamer sa plus belle production, il disait sans hésiter :
«Iila ‘aad eddahr ‘la haal
eddahr illi na’rav mazaal
wu bla baas u’iid ettihjaal
wu blad viih ennaas il tengaas
mazaal u mazaal iila gaal
illi yibghi had ibla baas
aana ba’d u laani maqiis
illi nibghi naw’ad Baqaas
wumn ennaas innekhteyr ingiis
ella dhaak ilviih imn ennaas»

C’est effectivement l’un des chefs d’œuvre de Wul Mekiyine. On raconte que quand il a composé ce poème, les Awlad Deymane ont dit : «ça y’est il peut repartir chez lui tranquille…» Un peu pour reconnaitre le talent de cet homme originaire du Brakna, un moment établi parmi eux, dans un milieu difficile à conquérir où il semble vain de se faire adopter. La manière de dire son attachement à un lieu, Baqaas, et aux gens qui s’y trouvent, est propre à la manière de parler de l’Iguidi où e non-dit est plus important, plus déterminant que le dit.
Pour ma part, j’ai toujours considéré que ce poème était une perle jusqu’au jour où j’ai découvert (merci Mokhtar) que quelqu’un d’autre avait déjà usé du même procédé, de la même démarche pour exprimer le même sentiment d’attachement à un lieu et à ceux qui s’y trouvent.
Shi khaçar gaa’ ‘la had irkab
wu gradh ‘aagib Lem’argab
wu stagbal sawhal layn ‘gab
Lemkhayniz walla khaadh ‘liih
haadha yahbaabi maa yaghlab
maara baatil had iwaasiih
huwa gaa’ ilviih imn ilbaas
‘la had immaasiih, agçiih
yajbar shi yibghiih imn ennaas
wiiji liblad yikhtayr ijiih

Remplacer Baqaas par un lieu qui vient après avoir passé Lemkhayniz et Lem’argab et ceux qui sont là-bas par ceux qui sont ici. Reste à savoir qui est l’auteur de ce poème. Mon ami qui me l’a déclamé l’attribue à Mohamed Baba Wul M’Hammad Wul Ahmed Youra. La famille et les grands esprits le donnent à M’Hammad Wul Ahmed Youra plutôt. Si bien qu’aujourd’hui, ce serait une erreur de l’attribuer à un autre poète que le génie de tous les temps : M’Hammad. Et quoi qu’il en soit, cela affecte quelque peu l’originalité qui faisait la force du poème de Wul Mekiyine qui reste cependant un chef d’œuvre.

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