Depuis
une semaine, des sites d’information qui prétendent à un certain sérieux
écrivent (et réécrivent) que le Président de l’Assemblée, Messaoud Ould
Boulkheir, a demandé au Premier ministre de lui donner un bulletin de santé du
Président de la République. Dans un deuxième temps, les mêmes sites ont publié
que le même Ould Boulkheir a menacé d’interpeller le Conseil constitutionnel
sur la vacance du pouvoir.
C’est
pourquoi son intervention marque un tournant dans le feuilleton de l’automne
que constitue l’événement du 13 octobre. L’intervention du Président Messaoud
devait être comprise dans ce contexte de rumeurs et de fausses informations,
d’accusations aussi contre sa personne. Il a voulu, comme il l’a dit, rassurer
les Mauritaniens sur la santé de leur Président. Il devait ajouter, pour être
juste, ceux des Mauritaniens qui veulent être rassurés et il y en a
heureusement. Parce qu’il y a aussi ceux qui ne cherchent pas à l’être et qu’il
faut laisser se débattre dans les pénombres de leurs noires consciences.
Des
anciens collaborateurs de Ould Abdel Aziz, abandonnés en cours de route, des
anciens soutiens de Ould Taya, orphelins aujourd’hui d’un passé «généreux», des
prédateurs d’antan toujours assoiffés de misères mauritaniennes, des jeunes
fils-à-papas dont les pères ont sévi en leur temps, tous relayés par des sites
«intéressés» parce que partisans, ont pu entretenir une atmosphère malsaine
tout ce temps. L’intervention de Messaoud a éclipsé, voire annihilé les efforts
et la stratégie de ceux-là.
Pour
conclure en attendant le retour ici du Président de la République, on peut
retenir deux choses : la continuité des services publics donc du
gouvernement et la maitrise de l’élément sécuritaire.
Rien,
absolument rien, n’a été perturbé dans la marche publique quotidienne. Les
salaires ont été versés normalement la veille de la fête de l’Aïd, la prière
s’est déroulée normalement sous la présidence du Premier ministre et avec la
présence des personnalités qu’il faut : Président de l’Assemblée,
ministres, ambassadeurs, personnalités civiles et militaires…
Mais
là où les autorités ont excellé à mon avis, c’est l’absence de tout déploiement
particulier dans les rues. Aucun dispositif n’a été déployé depuis le 13
octobre, ce qui a permis d’atténuer les effets dévastateurs des rumeurs
savamment orchestrées et répandues à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Et
c’est tant mieux.
Le Président de l’Assemblée nationale s’est emporté
face aux questions qu’il a ressenties comme des provocations. A travers lui, ce
sont tous les acteurs politiques qui doivent savoir que les journalistes ne
sont pas là pour leur faire des cadeaux, pour les caresser dans le sens du poil
ou pour les encenser. Leur devoir est de les déranger, de les acculer et de les
sortir de leurs réserves. A eux de se retenir, de se contrôler, d’esquiver les
questions indésirables, de ne pas y répondre, de contre-attaquer mais dans la
mesure du convenable… Heureusement que le Président de l’Assemblée a eu le
réflexe de présenter ses excuses à la profession, une humilité qui demande un
certain sens de la responsabilité qui fait défaut chez la plupart de nos hommes
politiques qui nous reprochent parfois leurs échecs et leur manque de
discernement. L’incident est clos mais il doit être le moment de repenser nos
rapports les uns aux autres. Encore une fois, c’est aux politiques de revoir
leurs copies…
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