La
conférence pour laquelle nous avions fait le déplacement a pris deux nuits. Pour
discuter de la Syrie, de la Palestine et des exactions commises à l’encontre de
Musulmans de Myanmar (Birmanie). Contre la Syrie de Bachar Al Assad la
mobilisation des pays du Golf arabique est totale. Il fallait d’abord l’exclure
de la communauté OCI, ensuite apporter un soutien à toute action visant à
renforcer les forces rebelles qui se battent depuis des mois contre le régime
de Damas. Cette volonté affichée des pays arabes du Golf est soutenu par l’Occident
qui hésite cependant à entreprendre le scénario libyen avec une intervention
militaire directe. Mais tout le reste est déjà déployé.
Pour
la Palestine, la communauté va réitérer son soutien au peuple palestinien, le
grand oublié du printemps arabe. Tout comme elle va demander à la communauté internationale
de se mobiliser pour mettre fin à l’arbitraire exercé par les autorités birmanes
à l’encontre de la communauté musulmane, minoritaire dans ce pays.
L’originalité
de la réunion aura été la création d’un conseil regroupant tous les rites
islamiques. Sans pour autant pousser la réflexion jusqu’à unifier la communauté
musulmane autour de questions à même de provoquer sa division. Par exemple la
simple question de l’unification de la vision du croissant. Chaque année on
assiste, dans tous les pays musulmans, à des polémiques pouvant déboucher un
jour sur des affrontements sérieux autour de la question. Partout, même en Arabie,
des voies s’élèvent pour dire la nécessité pour les Musulmans d’innover.
D’une
part, ce sera pour eux l’occasion de mettre à profit les avancées
technologiques qui permettent aujourd’hui de dépasser l’observation humaine des
mouvements lunaires. D’autre part, elle permettra d’unifier le temps dans cet
espace qui aspire un jour à retrouver sont unité. Cela commence par là.
Si
demain, la conférence islamique décidait, sur la foi de fatwas homologuées, d’unifier
l’observation pour tous les pays musulmans, on aura fait un grand pas en avant
sur la voie de l’unité. Si, par contre, on n’y arrive pas, on peut se demander
comment espérer plus compliqué entre les Etats.
En
entendant les conclusions des conférences de l’OCI, on est frappé par l’absence
des préoccupations populaires et des questions relevant des défis actuels. On a
plutôt l’impression que l’OCI est resté un instrument inscrit dans la logique
de la guerre froide, fait plutôt de conservatismes, plutôt destiné aux gouvernants…
Pourtant, cet instrument absorbe d’importantes ressources qui auraient pu être
affectés au développement des régions concernées.
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