Le
processus politique égyptien nous concerne. Il concerne même l’ensemble du
monde arabe. Parce que l’avenir de ce monde dépend de la conclusion du
processus égyptien. Si la démocratie aboutit normalement à un changement, à une
transformation du pays des Pharaons, cela déterminera la modernisation des
autres pays arabes. Si par contre, on en reste à un lifting d’un système qui
est, au mieux, un changement de bourreaux, on peut être sûr qu’il ne restera
pas grand-chose de ce qu’on appelle pompeusement «le printemps arabe».
L’Egypte
est le seul pays dont le positionnement géographique, le poids démographique,
le parcours historique, le prédisposent à jouer le rôle de pôle de rayonnement.
Après la mise à genoux de l’Irak et l’émergence de l’Iran et de la Turquie
comme puissances régionales, le Monde Arabe s’est retrouvé orphelin, sans tête
et sans assises. Mais comment l’Egypte peut-elle reprendre le dessus ?
Le
deuxième tour de l’élection présidentielle oppose un symbole du régime déchu à
un représentant de la confrérie des Frères Musulmans, élément essentiel de la
révolution qui a chassé Moubarak sans véritablement vaincre son système. C’est
à l’islamiste de donner les gages que plus rien ne sera comme avant. A lui de
prendre en charge la problématique copte et de l’intégrer dans sa vision de l’Egypte.
On nous parle de la possibilité de nommer un Copte au poste de vice-président,
c’est déjà un pas. On promet aussi, comme gage d’ouverture, de nommer El
Baradai au poste de Premier ministre dans le gouvernement qui suivra la
victoire islamiste. C’est tant mieux. Mais l’essentiel est ailleurs.
C’est
d’abord dans l’éloignement de la sphère et de la logique salafiste qui
constitue un frein à l’entreprise de modernisation de la vie.
C’est
ensuite dans le volontarisme et l’engagement avéré pour l’ouverture de la
société égyptienne. Sur elle-même et sur les autres.
On ne peut que souhaiter la réussite de l’expérience
égyptienne. On n’a que la prière pour ce faire.
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