La sortie de Boubacar Ould Messaoud, le vieux militant de la cause anti-esclavagiste et président de SOS-Esclaves, a permis de remettre un peu de «mesure» dans les propos sur la question.
Il a dit – et il a raison de le dire – que de nombreux actes ont été faits dont les lois criminalisant la pratique, le procès d’esclavagistes avérés, le débat autour de la question… Il a, bien sûr rappelé que, contrairement à ce qu’avait dit le Président de la République lors de sa sortie d’août dernier, l’esclavage existe bel et bien en Mauritanie. Ajoutant qu’il est cependant combattu.
Ce que j’apprécie dans cette approche, c’est qu’elle prend en compte les progrès accomplis et qui sont aussi des acquis de SOS-Esclaves qui a été la première organisation dédiée à la question à se faire reconnaitre par les autorités. Boubacar Ould Mesaoud dont le nom, soit dit en passant, a été écorché par nombre de nos confrères, est un militant des années 60 (début) qui a persévéré dans son combat lequel a finalement été payant dans la mesure où la cause est aujourd’hui largement partagée par les élites politiques mauritaniennes et où elle devient une question centrale du débat en Mauritanie. Et c’est tant mieux.
Au milieu des années 60, on faisait réciter aux enfants que nous étions un Qasida (poème) dont le premier ver disait : «Elem yaani li Oumelbarka en tahharrara/wa takhla’a ‘anha thawba erriqi ila lwara» (n’est-il pas venu le temps où Oumelbarka se libère et qu’elle balance derrière elle l’habit de l’esclavage). Cette Qasida est toujours d’actualité. Après cinquante-deux ans d’indépendance. Du temps, nous en avons perdu le plus souvent à parler… alors que nous avons besoin d’action. Des actions, il y en a eu ces dernières années. Il est utile de le répéter pour se donner la force de continuer.
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