C’est le rapport annuel de RSF qui nous l’apprend : la Mauritanie arrive à la soixante-septième place (67ème), gagnant 28 places par rapport à l’année passée. La Mauritanie est naturellement le premier des Etats Arabes. Deux pays de notre voisinage africain arrivent devant notre pays : le Mali à la 25ème place et le Niger à la 29ème place.
Le classement de la Mauritanie et celui du Niger arrive sous la rubrique «Une progression spectaculaire et des percées notables». Ce saut qualitatif est expliqué par l’absence de répression de la liberté d’expression, l’adoption de lois sur la presse électronique, la libéralisation de l’audiovisuel et, pourquoi pas la dépénalisation. RSF suggère au Président mauritanien de signer la Déclaration de la Montagne de la Table (dont l'objectif est de promouvoir la liberté d'expression), ce qui fera de la Mauritanie un pays du peloton de tête.
La liberté d’expression est la base du système démocratique. Si le gouvernement réussit à exploiter les résultats du dialogue politique avec notamment un bon choix des membres de la CENI et un respect strict de la neutralité de l’administration, la Mauritanie pourrait connaitre de meilleurs classements sur le plan de la libéralisation, de la lutte contre la gabegie, contre la corruption…
Les polémiques politiques qui tournent souvent à la vindicte personnelle, tendent à occulter ces avancées réelles. Surtout sur le plan de la liberté d’expression.
Les tendances «révolutionnaires» actuelles partent d’une analyse tronquée qui veut que nous en soyons encore à suivre le chemin suivi en Egypte ou en Tunisie. Ces pays sont encore à élire des constituantes qui auront pour mission d’asseoir un pluralisme politique et des sociétés ouvertes avec garantie de la liberté d’expression et d’organisation. C’est un stade que nous avons passé en 1992 quel que soit par ailleurs ce qu’on peut penser de la démocratisation lancée à l’époque.
La «révolution» en marche depuis mercredi s’est-elle posé des questions sur cet état de fait ? ou a-t-elle simplement été décidée pour arriver à bout d’un régime qu’on estime «usé» ? Auquel cas, il suffit effectivement d’actionner les étudiants (de l’ISERI notamment), la force des Haratines, l’opposition traditionnelle, le tout encadré par la force «neuve» de la mouvance islamiste. Un peu la chronique d’une révolution annoncée…
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