Selon les données UNESCO de cette année, 60% de la population mauritanienne ne saurait ni lire ni écrire. 50% des hommes et 70% des femmes de notre pays seraient analphabètes. Classée dernière de l’ensemble arabe, la Mauritanie pourrait pourtant avoir une place moins évidemment mauvaise au sein de ses frères africains du sud du Sahara. Ce qui n’atténue en rien le tragique de la situation pour nous.
Un demi-siècle après l’indépendance, la population mauritanienne continue de souffrir du mal de base. Ce mal qui fonde tous les autres : ignorance, arriération, corruption, esclavage, exploitation, irresponsabilité, rejet de la Modernité, achat des consciences, et finalement pauvreté.
Tout, à l’origine, nous vient de l’analphabétisme. Et voilà que 51 ans après la naissance de la Mauritanie, cette étude vient nous rappeler que pas grand-chose n’a été fait pour éradiquer le phénomène. Ou l’atténuer.
Malgré les milliards engloutis dans le système éducatif, les milliards officiellement dépensés pour lutter contre l’analphabétisme. On n’a pas oublié – et comment oublier cette folie collective ? – la campagne du kitab (livre) qui nous a valu un chœur qui a coûté plus d’un milliard d’ouguiyas. Ni les ouvertures occasionnelles de classes dédiées à la lutte contre l’analphabétisme dans le monde rural par les dignitaires du régime qui voulaient ainsi s’ouvrir pour eux les portes des privilèges liés à la proximité du pouvoir. Tout ce cirque n’a servi finalement à rien. Même pas un impact. Dramatique, n’est-ce pas ?
Pourtant nous continuons à palabrer, à perdre du temps en refusant d’agir sur le présent, en voulant occulter le passé pour nous donner l’illusion qu’il ne s’est rien passé, et surtout pour tourner le dos aux défis immédiats. A la tête desquels se trouve la bataille contre l’analphabétisme.
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