C’est officiel. Après en avoir parlé avec les partis engagés dans le dialogue – côté Majorité : UPR, Adil, AJD/MR et PRDR ; côté Opposition : APP et Wi’am -, le Premier ministre a demandé au ministre de l’intérieur de rendre publique la décision. Une décision qui était très attendue: le report sine die des élections sénatoriales, législatives et municipales.
D’abord parce que personne – absolument personne – n’était prêt à se lancer à l’aventure dans une atmosphère faite de défiances et d’incertitudes. Ensuite parce que c’est là l’un des «préalables», «gages de bonne volonté» qui signifiera l’entrée en matière effective dans le dialogue.
Deuxième étape attendue : l’ouverture des médias publics devant toutes les forces politiques. L’accord de principe stipulait que cela sera fait selon l’agenda fixé avec la HAPA.
On nous parle du refus du député UFP Moustapha Ould Bedredine de participer à un débat pluriel sous prétexte de présence «massive» de la Majorité à travers la société civile. Pourquoi faire venir des éléments de la société civile dans un débat politique qui concerne les acteurs politiques au premier chef ? Ould Bedredine (UFP), Mohamed Ould Babana (UPR), Kane Hamidou Baba (MR), Qassem Ould Bellali (Wi’am), Maalouma Mint Bilal (APP), Nana Mint Cheikhna (RFD), Salek Ould Sidi Mahmoud (Tawaçoul), n’est-ce pas assez pour faire le choix entre des personnes de même rang (politique) ? TVM devait éviter de se laisser piéger.
Le dialogue suppose la maîtrise des outils qui peuvent le servir. Jusqu’à présent, TVM et Radio Mauritanie ont été incapables d’organiser un débat depuis au moins la mi-2007. On se souvient que les émissions réussies de la radio citoyenne, de Radio Mauritanie et certaines de celles de TVM avaient donné la preuve que les Mauritaniens ne refusaient pas de débattre dans le respect des règles universellement reconnues et qui commencent par la prise en compte de l’opinion de l’autre et de la diversité en général.
Ce ne sont pas les journalistes de TVM ou de RM qui sont en cause, ni les hommes politiques – même si l’art de la prise de parole est encore mal maitrisé -, c’est la volonté des administrations qui freinera ou non le processus de dialogue dans les médias publics.
Pour revenir au report, les acteurs politiques impliqués doivent pousser vers l’économie de temps. L’étape la plus urgente est la création d’une CENI consensuelle. Nous avons eu l’expérience de la CENI partisane de 2009. Nous avons vu combien c’était risqué. Il faut remettre à jour la CENI permanente et indépendante. Au plus vite pour lui permettre d'être le cadre dans lequel les réformes du code électoral doivent intervenir. Le reste suivra.
Rappeler qu’il suffit de ne pas oublier les absents en «jouant pour eux»…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire