Le président de l’Assemblée nationale, président de l’APP (alliance populaire progressiste) doit être fatigué de faire la navette entre le Président de la République et ses amis de la Coordination de l’opposition démocratique (COD). Il ramène des propositions d’ici pour les voir récuser par là. Il revient avec des réserves émises par ses amis, les voit acceptées par le Président Ould Abdel Aziz, le temps de revenir parmi ses amis et un nouveau processus est lancé. Le dernier en cours est celui de la commission quadripartite composée pour étudier les modalités du dialogue tant attendu.
Messaoud Ould Boulkheir qui se trouve ici un rôle de facilitateur qui lui sied bien, arrivera à un seuil où il ne pourra qu’être exaspéré par le jeu qu’on entend lui faire subir. Il n’est pas dupe et sait parfaitement que peu de politiques – dans la Majorité comme dans l’Opposition – acceptent de le laisser jouer ce rôle de premier plan.
Au sein de son camp, il est en train de ravir au chef de file de l’Opposition son rôle, et à l’UFP (union des forces du progrès) «sa vocation». C’est en effet, le rôle de l’Institution de l’Opposition démocratique représentée par son chef de file, en l’occurrence Ahmed Ould Daddah, c’est ce rôle d’interface (institutionnel) qu’occupe Ould Boulkheir aujourd’hui.
Le refus de reconnaitre à Messaoud ce rôle de facilitateur, peut expliquer le malaise existant au sein des deux ensembles que sont la Majorité et l’Opposition.
Au sein de la Majorité, on sent l’exclusion des appareils politiques. On sait aussi que dans une situation d’apaisement, les petits partis n’ayant pas de signification seront en dehors du jeu. Que les compétences politiques feront leurs (ou non) quand le dialogue sera engagée. Rares, au sein de la Majorité, les hommes et les femmes qui peuvent discuter, négocier, conclure… Rares aussi sont ceux et celles qui peuvent se prévaloir d’un poids ou d’une épaisseur politique à même de leur permettre de se rendre utiles, à plu forte raison indispensables.
Au sein de l’Opposition et en plus des ressentiments personnels toujours vivaces, l’établissement d’un dialogue signifie nécessairement la normalisation politique. Alors que la stratégie des plus en vue – RFD, UFP – consiste à amplifier la crise pour provoquer la chute du régime. Ce qui compte ici étant l’organisation d’une élection présidentielle anticipée et, au moins, la chute de Ould Abdel Aziz. Ce n’est absolument pas là l’objectif de partis comme l’APP de Messaoud, El Wi’am de Boydiel Ould Hoummoid ou de Tawaçoul de Jemil Ould Mansour. Pour lesquels, la participation dans le jeu politique passe par l’apaisement des rapports entre le pouvoir et l’opposition.
Au fonds personne ne veut vraiment le dialogue. Alors on tuera le temps en mettant en place des commissions sans but précis, en restant dans le flou… Après tout, nous parlons d’un dialogue dont l’idée a été lancée le 28 novembre 2010… c’est seulement en juin 2011 qu’on a pensé y répondre.
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