Cela aurait pu être le fondement d’un ordre politique
nouveau en Mauritanie. Il a finalement été une «accamlmie» dans le mouvement tumultueux
et (très) accidenté de l’histoire récente de notre pays.
L’Accord de Dakar… premier et dernier moment de
convergence, première et dernière tentative d’inclure l’ensemble des acteurs
politiques dans une même dynamique.
Rappel.
Fin mai 2009. Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz
arrivé au pouvoir par le coup d’Etat du 6 août 2008, a démissionné en prévision
de l’élection présidentielle prévue le 6 juin. 45 jours avant comme le prévoit
la Constitution. Il sillonne le pays. Pour la deuxième fois consécutive. La
première c’était pour expliquer son coup de force et légitimer son action par
les accueils populaires. La deuxième, c’était pour lancer les grands travaux et
faire entendre sa voix, l’ambition s’exprimant déjà. Cette fois, c’est
carrément pour battre campagne. Pas un département, pas une bourgade n’a pas vu
ou entendu le cortège présidentiel passer… Partout «l’agenda unilatéral» fixant
le 6/6 comme jour d’élection présidentielle a été défendu. Pourtant…
Au moment de sa démission, le Général Ould Abdel Aziz
a laissé toutes les portes ouvertes. Au cours de son dernier conseil des
ministres, il avait déclaré à quelques ministres curieux de savoir quel sera
leur sort, que «tout pouvait arriver», qu’ils devaient «s’attendre à quitter le
gouvernement si l’intérêt de la Nation le dictait». Au Président intérimaire
auquel il remettait le pouvoir, il recommandait de tout entreprendre pour
essayer de ramener les protagonistes sur une même voie. Rien de surprenant dans
la démarche du Président Ba M’Baré qui a tout de suite essayé de faire passer
le message. «Maladroitement», jugeront certains qui lui reprocheront d’avoir
tapé aux mauvaises portes. Oubliant que la «régence» du président du sénat n’a
pas inspiré confiance aux acteurs politiques, surtout ceux de l’opposition.
Ceux-là ne perçoivent pas les changements qui interviennent dans les positions
de la communauté internationale sur laquelle ils avaient beaucoup compté…
Qu’est-ce qui pouvait être fait à ce moment-là ?
Essentiellement concevoir, entre Mauritaniens et avec des garanties de suivi
par la communauté internationale, une solution politique globale qui prendrait
en compte aspects techniques, politiques et psychologiques de la crise.
Ce «package» devait être construit autour de
l’acceptation par le Président Ould Cheikh Abdallahi de démissionner ouvrant la
voie à un processus constitutionnel et, simultanément, au report de l’élection
du 6/6. Il verrait un processus électoral consensuel avec un gouvernement
d’union nationale qui permettrait la cogestion de la nouvelle transition. Avec
notamment des outils représentatifs de toutes les forces en présence.
L’apaisement de la scène et des rapports créant l’atmosphère adéquate pour la
mise en œuvre d’un tel plan.
Percevant les «concessions» du Général comme
l’expression d’une faiblesse, l’opposition passe allègrement de la «volonté de faire échouer l’agenda
unilatéral» à l’expression de préalables à tout dialogue : «C’est
seulement après le report de la date que les discussions et le dialogue doivent
être ouverts», disaient à l’époque les dirigeants du Front national pour la
défense de la Démocratie (FNDD). Alors que pour le Rassemblement des forces
démocratiques (RFD) qui a finalement opté pour l’opposition franche au régime
issu du 6 août, la question de la non-éligibilité des militaires était centrale
et indiscutable.
La communauté internationale
s’organise quant à elle. Après l’échec de l’entremise libyenne, la mission est
confiée aux Sénégalais. Le ministre sénégalais des affaires étrangères, Cheikh
Tidjane Gadio commence ses contacts. La médiation est immédiatement rejetée par
ceux du FNDD pour lesquels le Président Abdoulaye Wade a fait preuve
«d’indulgence vis-à-vis des putschistes». Surtout qu’en cette fin mai, il
venait de recevoir les lettres de créances du nouvel ambassadeur de Mauritanie
«nommé par la junte».
«Nous n’accepterons plus de dialoguer sous
les auspices de la Libye et surtout pas à Tripoli», déclarent certains grands
leaders du FNDD oubliant qu’ils mettaient hors-jeu le président de l’Union
Africaine (Kadhafi) et celui de l’OCI (Abdoulaye Wade).
Psychologiquement, le FNDD semble avoir
trouvé une nouvelle ressource politique dans le retour du RFD et de Ould Daddah
dans le giron de la franche opposition. Depuis les Etats généraux de la
démocratie, les relations entre le Chef de file de l’opposition et le Général
ne sont plus comme elles étaient. Puis vint le temps de l’expression de la
réelle ambition du Général qui consacra la rupture totale.
Messaoud Ould Boulkheir, Mohamed Ould
Maouloud et Ahmed Ould Daddah se retrouvent encore une fois dans le même camp.
Oubliées les querelles récentes et anciennes, place à la solidarité sous le
pavillon «Opposition».
Reprenant du poil de la bête, l’opposition au
coup d’Etat, s’en prend violemment à la communauté internationale qui commence
à apaiser ses relations avec Nouakchott. Jean Ping, président de la
Commission africaine, hier extrêmement hostile aux militaires, n’hésite plus à
déclarer : «Je continue de suivre de près l’évolution de la
situation en Mauritanie, et ce à la lumière de la récente mission effectuée
dans ce pays par le Secrétaire Ali Triki, représentant du Président en exercice
de l’UA, et le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra.
Cette mission témoigne de l’engagement renouvelé de l’UA à ne ménager aucun effort
pour aider les parties mauritaniennes à agréer et à mettre en œuvre une
solution consensuelle à la crise actuelle qui puisse bénéficier du soutien de
la communauté internationale dans son ensemble». Avant de conclure : «j’encourage
les parties mauritaniennes à parachever le rapprochement de leurs positions
respectives par une démarche inclusive, conforme à la Constitution du pays et
portée par une volonté sincère de concrétiser les chances d’une sortie de crise
consensuelle. Je souligne que l’UA demeure pleinement disposée à aider les
parties mauritaniennes dans la réalisation rapide de cet objectif».
En même temps, le Président sénégalais, Me Abdoulaye
Wade renouvelle sa volonté à œuvrer pour trouver une porte de sortie en vue de
solutionner la crise mauritanienne. Les protagonistes mauritaniens ratent le
message. Comme d’habitude…
L’initiative
sénégalaise reprend… perspective de plus en plus précise de recul de la
présidentielle… de gouvernement d’union nationale… en attendant les réactions
des parties se multiplient… dont celle de l’Ambassade des Etats-Unis aux
accusations d’ingérence… du FNDD aux positions des puissances étrangères…
création d’un nouveau parti dédié au Général démissionnaire…
L’Ambassade des Etats
Unis rappelle : «Les États-Unis continuent à croire qu'une solution stable
et durable de la crise passe nécessairement par le retour de toutes les
institutions constitutionnelles, y compris le retour du président,
démocratiquement élu, de la République islamique de Mauritanie. Une fois les institutions
démocratiques rétablies, les États-Unis salueront et appuieront tout dialogue
politique visant à construire un consensus national pour renforcer la
démocratie en Mauritanie». Pour ce faire «Le gouvernement américain a imposé
des sanctions sur les visas contre les membres du Haut Conseil d'Etat et les
autorités administratives mises en place après le coup. Ces sanctions
s'appliquent aussi à d'autres personnalités qui ont soutenu activement ou ont
bénéficié du coup d'état. L'application de sanctions financières ciblées contre
ces mêmes personnes est encore activement en cours d'examen». Les interférences
parasitent l’atmosphère et le processus de pourparlers.
L’opposition politique
est accaparée par l’appréciation des positions des pays «amis». Ici ce sont les
Etats-Unis qui sont salués, la France stigmatisée.
Arrivée de Wade à
Nouakchott et rencontre avec les chefs de ce qui allait devenir «les pôles
politiques mauritaniens» (Mohamed Ould Abdel Aziz, Sidi Ould Cheikh Abdallahi
et Ahmed Ould Daddah). En compagnie de Jean Ping, le commissaire africain.
Avant de regagner Dakar, Me Abdoulaye Wade déclare à la presse : «Je pars
optimiste, je ne dis pas qu'il y a entente à 100% mais je crois que sur l'essentiel,
des convergences existent». Le président Wade qui s’est dit «optimiste», a
déclaré qu’il prenait sur lui «que s'il y a consensus entre les différents
partenaires sur une date déterminée, je me ferai fort de convaincre le général
de l'accepter». Avant d’ajouter : «Avec M. Ping et M. Triki, nous sommes
arrivés à la conclusion que les transitions doivent être très brèves et que,
dans ce cadre précis, les élections en Mauritanie doivent avoir lieu avant
l'hivernage.» Soutien déclaré de la France à la démarche.
Côté opposition, Mohamed
Ould Maouloud déclare : «nous sommes disposés à participer à toute
proposition conduisant à un dialogue qui met fin à la crise mais nous
n’acceptons pas le fait accompli y compris l’agenda unilatéral auquel tient
l’autre partie. Nous espérons qu’il y ait un dialogue et un accord sur une
solution consensuelle mais il faut poser la question à l’autre partie si elle
est prête à une solution consensuelle.»
Le premier round des
négociations est ouvert. Plutôt cordial. Pour le camp du candidat Ould Abdel
Aziz, il y avait là Sid’Ahmed Ould Raïss, coordinateur national de la campagne
du candidat, Melainine Ould Tomy, directeur de cabinet du candidat, Sidi
Mohamed Ould Maham, député, virulent adversaire de toute idée de report, Diop
Abdoulaye, sénateur de M’Bagne et Coumba Ba, conseillère à la Présidence de la
République.
Pour le RFD, il y avait là Mohamed Abderrahmane Ould Moine, vice-président du RFD d’abord favorable au rapprochement avec les militaires et dont une partie de l’entourage était de l’autre côté, Sidi Ould Salem, vice-président du RFD, Nana Mint Cheikhna, députée et fervente opposante au coup d’Etat et Yedali Ould Cheikh, président de la commission Communication du parti, opposé dès le départ à tout rapprochement avec les militaires.
Pour le RFD, il y avait là Mohamed Abderrahmane Ould Moine, vice-président du RFD d’abord favorable au rapprochement avec les militaires et dont une partie de l’entourage était de l’autre côté, Sidi Ould Salem, vice-président du RFD, Nana Mint Cheikhna, députée et fervente opposante au coup d’Etat et Yedali Ould Cheikh, président de la commission Communication du parti, opposé dès le départ à tout rapprochement avec les militaires.
Pour le FNDD, il y
avait Moussa Fall, Secrétaire Permanent
du parti ADIL dont le président, Yahya Ould Ahmed Waghf est aujourd’hui
en prison, El Khalil Ould Teyeb député
APP et vice-président de ce parti, Saleck Ould Sidi Mahmoud député islamiste de
Tewassoul, fortement engagé contre le coup d’Etat, Kadiata Malick Diallo
députée UFP et Soumaré Outouma activiste proche des islamistes et militant dans
les ONG.
Dès la fin mai, Me
Wade fait parvenir un projet d’accord avec toutes les parties. Il fixait la
date du scrutin autour de la mi-juillet (11 ou 18), prévoyait la mise en place
d’un gouvernement d’union, la reconstitution de la CENI et la démission de Ould
Cheikh Abdallahi. La signature devrait avoir lieu à Dakar.
Le ministre Gadio
déclare : «L’ensemble du processus pour nous c’était quoi ? C’était
participer aux élections pour ceux qui le désirent et participer aux
institutions de la transition que seraient le gouvernement d’union nationale et
la CENI cogérée par les trois leaders politiques».
Mercredi 27 mai 2009, les protagonistes de la crise
mauritanienne se retrouvent à Dakar. Pour l’Union Pour la République (UPR) et
donc le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, la délégation est composée de
Sid’Ahmed Ould Raiss, Mme Coumba Ba de la présidence, Me Sidi Mohamed Ould
Maham, le sénateur Diop et Me Brahim Ould Daddah. Pour le FNDD : Mohamed
Ould Maouloud (UFP), Salek Ould Sidi Mahmoud (Tawassoul), Ba Aliou Ibra (Adil),
Mohamed Ould Bourbouss (APP) et Dr Outouma Soumare. Pour le RFD : Mohamed
Abderrahmane Ould Moïne, députée Nana Mint Cheikhna, Yedaly Ould Cheikh, Dr
Sidi Ould Salem et Diop Chouaib.
Le Président Abdoulaye Wade l’ouvre. D’abord les raisons de
son intermédiation. «Voisin de bonne volonté», le Sénégal a le droit et même le
devoir d’intervenir pour promouvoir la résolution de la crise mauritanienne.
«La Mauritanie est dans le Sénégal et le Sénégal est dans la Mauritanie, et
aucun des pays n’a le droit d’ignorer les problèmes de l’autres». Puis
l’appréciation de ce qui s’est passé en Mauritanie. L’opposition entre «le
droit de fait» et «le fait du droit». Entre traiter avec «un chef d’Etat» et
«un président légitime». «Nous avons condamné le coup d’Etat, mais nous ne
pouvons nous comporter comme s’il s’agissait d’un pays lointain». Il fallait
composer avant d’aider à trouver une solution. D’où le rôle de «facilitateur»
avec la bénédiction de l’Union Africaine et «de son président le Guide de la
Révolution libyenne Moammar Kadhafi». Le retrait du Président Wade, donne le
coup d’envoi aux négociations.
La première séance est consacrée aux déballages. On ne se
prive finalement pas. Trois à quatre tours de table. A la fin de la journée, on
sait à peu près la liste des problèmes qui devront être traités. Sur deux
fondations : la cogestion d’une transition dont la durée doit être
déterminée et l’adoption d’une démarche convergente. Après les déballages, les
négociateurs reviennent juste pour récupérer un document qui fait office de
projet d’«accord cadre entre les trois pôles politiques mauritaniens». C’est ce
document qui sera la base des négociations. Il est vite ventilé sur les sites
électroniques d’information. Ce qui crée problème. Le diable est dans les
détails. Même si Ould Maouloud répète : «nous sommes sur la bonne voie».
Le 2 juin 2009, le texte d’Accord entre les trois pôles
politiques mauritaniens est paraphé : le pôle du pouvoir en place, celui
du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, le pôle du FNDD et celui du RFD.
L’article 1 de l’Accord indique : «Les
trois grands pôles de la vie politique mauritanienne, signataires de cet ACCORD
CADRE, s'accordent sur la nécessité d'une transition organisée de façon
consensuelle dans le cadre du présent Accord politique. Ils s'engagent tous,
par conséquent, à gérer ensemble la transition en participant aux élections
(pour ceux qui le désirent), au Gouvernement Transitoire d’Union Nationale et à
la constitution de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)».
Il en découle, selon les termes de l’Accord, «le
déplacement du problème vers la transparence des élections en amont comme en
aval, c'est-à-dire la fiabilité du fichier électoral, la crédibilisation du
scrutin dans son ensemble, l'égalité de traitement des candidats par les médias
du service public, la neutralité de l'administration territoriale,
l'observation rigoureuse du processus dans son ensemble par la communauté
internationale».
La feuille de route est dégagée. Elle fixe les
modalités d’une transition consensuelle qui commence par trois actes :
démission du Président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi après avoir signé un
décret nommant le gouvernement d’union nationale ayant en charge de gérer la
transition, et enfin «la prise en charge des effets de cette décision en termes
d’intérim de la présidence de la République par le Président du Sénat».
Certains détails concernant notamment la répartition
des postes ministériels sont donnés : «Les portefeuilles de ce
gouvernement sont répartis de façon paritaire entre le pôle de la majorité
parlementaire actuelle soutenant Monsieur Mohamed Ould ABDELAZIZ d’une part et
d’autre part les deux autres pôles du FNDD et du RFD. Le Premier Ministre sera
nommé sur proposition du pôle de M. ABDELAZIZ, après consultation des
dirigeants des deux autres pôles. Les Ministères de l’Intérieur, des Finances
et de la Communication seront attribués à des personnalités proposées par le
FNDD et le RFD».
La mission de ce gouvernement est définie. Il doit
assurer «la continuité de l’Etat et la gestion des affaires du pays ainsi que
la mise en œuvre du présent Accord, en particulier la prise de mesures
appropriées pour l’organisation et le bon déroulement de l’élection
présidentielle ; étant entendu que l’action et les décisions d’un Gouvernement
de transition obéissent aux exigences du fonctionnement normal des
institutions, de la stabilité des administrations publiques et de la continuité
des relations internationales du pays, et que les institutions et structures de
Défense et de Sécurité accomplissent leurs missions dans le cadre de la
Constitution et des lois de la République».
Sur l’élection elle-même, la date est fixée au 18
juillet 2009. Elle doit être précédée par «une révision exceptionnelle de la
liste électorale, la vérification du fichier électoral et la validation des
dossiers de candidatures». A propos de la CENI et contrairement à toutes les
attentes, les parties prenantes optent pour une institution partisane, composée
de façon paritaire : «La CENI sera composée de quinze membres, à raison de
quatre proposés par chacun des trois grands pôles politiques, le Président, le
Vice-Président et un autre membre devant être des représentants de la société
civile ayant la compétence nécessaire et ne faisant pas l’objet d’opposition de
la part d’aucun des trois pôles politiques». Malgré cette précision, pourtant
de taille, les deux premières personnalités de la CENI seront choisis dans le
sérail des futurs candidats.
Pour donner des gages de bonne volonté, les parties
s’engagent à apaiser leurs relations durant la période transitoire. Cela doit
se traduire par la fin des campagnes de médisance et la libération des prisonniers
dans le dossier Air Mauritanie (les leaders du parti ADIL pour l’essentiel).
Neutralité de l’administration et de son personnel : «Ces engagements
feront l’objet d’un suivi et d’une surveillance dans le cadre des organes et
procédures internes ainsi que des mécanismes d’appui mis en place par la
Communauté internationale pour le renforcement de la transparence et de la
crédibilité du processus électoral».
Autour de la partie «poursuite du dialogue national inclusif»,
il est stipulé qu’il y a nécessité de «renforcer la réconciliation nationale et
la démocratie». Et de préciser : «DANS LE PROLONGEMENT DE L’ELECTION
PRESIDENTIELLE, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié
entre toutes les forces politiques mauritaniennes». Pour renforcer la
démocratie, travailler pour prévenir les changements anticonstitutionnels,
promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit, adopter les réformes
nécessaires à cet effet…
Mise en place difficile de
l’Accord. A l’origine des blocages : la mauvaise foi des politiques. Les
uns ont signé croyant que les autres allaient refuser. Les autres étaient sûrs
de l’impossibilité de tenir le calendrier du 18 juillet.
L’accord qui devait
être signé le 3 juin à Nouakchott en présence du président sénégalais, ne le
sera que le 4 juin. La libération des prisonniers prendra du retard. Le
président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a accepté de renoncer
volontairement à son mandat, exige des préalables dont la dissolution du Haut
conseil d’Etat (HCE). D’où le retour à Dakar.
A Dakar II, les
parties ont bataillé 24 heures durant pendant trois jours : les
représentants du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz ne voulant pas aller au-delà
du 18 juillet, ceux de l’opposition ne voulant pas aller en-deçà du 21 juillet.
Pour quelques 36 heures, l’élément essentiel de blocage fut celui-là. On perd
facilement le temps. Ce sera largement au profit du candidat Ould Abdel Aziz.
La première réunion du Conseil des ministres issu de l’Accord de Dakar est l’occasion d’une profonde mésentente qui n’aura pas d’effet irréversible : le chronogramme est adopté. «de manière frauduleuse», selon les pôles de l’opposition. «C’est un coup d’Etat que nous avons refusé de dénoncer en son temps», reconnait encore aujourd’hui un des leaders de l’opposition. Pour lui, c’est ici qu’il faut situer le péché originel de l’opposition. Il l’explique par le fait que les leaders les plus en vue étaient déjà sur la ligne de départ pour la présidentielle. Tout s’accélère. Nous arrivons au 18 juillet qui voit le candidat Ould Abdel Aziz élu au premier tour à 52%...
La première réunion du Conseil des ministres issu de l’Accord de Dakar est l’occasion d’une profonde mésentente qui n’aura pas d’effet irréversible : le chronogramme est adopté. «de manière frauduleuse», selon les pôles de l’opposition. «C’est un coup d’Etat que nous avons refusé de dénoncer en son temps», reconnait encore aujourd’hui un des leaders de l’opposition. Pour lui, c’est ici qu’il faut situer le péché originel de l’opposition. Il l’explique par le fait que les leaders les plus en vue étaient déjà sur la ligne de départ pour la présidentielle. Tout s’accélère. Nous arrivons au 18 juillet qui voit le candidat Ould Abdel Aziz élu au premier tour à 52%...
L’opposition ne reconnait pas les résultats sauf pour
Tawassoul qui en prend acte et essaye un moment de garder le contact. De
tergiversation en tergiversation, l’après juillet 2009 passe rapidement. Pas de
rupture dans la tonalité des discours. One ne semble pas accepter de croire
qu’il y a là un nouvel ordre avec lequel tout le monde doit composer. Jusqu’en
2010.
A la faveur de la guerre menée contre le pays par les
groupes jihadistes, des politiques appellent au rapprochement. La Coordination
de l’Opposition démocratique (COD) née entretemps du regroupement des
principales formations, appelle franchement au dialogue. Le pouvoir accepte.
Les relations entre l’Institution de l’Opposition et le pouvoir se normalisent
plus ou moins.
Le 28 novembre, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz
déclare sa disponibilité à aller à un dialogue franc et inclusif. Les premiers
contacts s’établissent. La COD est en train de confection sa plateforme quand
éclatent les incidents de Tunisie. Commence la déferlante des révolutions
arabes. Le discours de l’opposition adopte le dégagisme dans sa forme la plus
radicale. Plus question de discuter avec un pouvoir qu’on croit sur le point de
s’effondrer.
Seules les formations comme l’APP, Al Wiam et Sawab
acceptent de continuer ce qui a été commencé. Ce qui donne le dialogue de 2012.
Avec comme résultats, les élections de 2013.
Depuis plusieurs tentatives. Sans résultats. De Dakar
finalement, il n’est rein resté pour la classe politique. Pour la Mauritanie
cependant, cela a été un moment crucial permettant de sortir d’une crise qui
avait risqué de mettre le pays à plat.
En légitimant la suite du coup d’Etat du 6 août 2008,
cet Accord a permis de refonder une Mauritanie stable rendant possible l’ambition
de lancer le chantier de la Mauritanie nouvelle.
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