lundi 4 juillet 2011

Ça RAM ?


Dimanche 3 juillet, dans l’après-midi. Une foule colorée s’agglutine à l’entrée vers les portes d’embarquement de l’aéroport Mohamed V à Casa. Ce sont les passagers pour Nouakchott, Dakar, Bamako, Douala, Libreville…, toutes les destinations africaines de la Royal Air Maroc (RAM). La police les empêche de passer. Seuls les passagers pour les destinations européennes et américaines sont acceptés. Aucune explication à cette étrange procédure.
Munis de nos cartes d’embarquement, on se dirige vers le comptoir de la RAM, on nous dit que rien n’est changé aux horaires et qu’on ne sait pas pourquoi la police se comporte de la sorte. Retour auprès des jeunes policiers qui bloquent l’entrée. «Nous, on n’a rien à gagner à vous retarder ici, c’est la compagnie qui nous le demande».
Deux heures passent. Pour certains passagers, l’attente est plus longue parce qu’ils sont là depuis la veille. D’autres depuis le matin. Les passagers mauritaniens n’ont donc pas à se plaindre. Mais les rumeurs vont bon train.
Vendredi soir, le vol prévu pour Nouakchott avait été annulé sans explication. Ses passagers n’ont été acheminés que samedi soir, tard dans la nuit. On parle de problèmes de la RAM. On parle de l’absence de respect pour les passagers sur les destinations africaines. Tout y est pour expliquer un comportement aussi étranger. Voilà que des passagers munis de leurs cartes d’embarquement sont interdits d’accès aux grandes salles d’attente de ce bel aéroport. Sans explication. Il y a de quoi être remonté. Et l’on est remonté.
Des bagarres éclatent. Certains tentent d’empêcher les passagers «européens» d’accéder à l’intérieur. D’autres bousculent les policiers et/ou insultent la RAM.
Après plus de trois heures d’attente, nous convainquons enfin un responsable de la RAM à venir avec nous. Il vient mais les policiers lui disent qu’il faut un ordre de leur supérieur. Conciliabules qui durent encore quelques moments. «Les passagers de Nouakchott et de Libreville peuvent passer». Enfin ! Les autres suivront. A l’intérieur, la question est la même : pourquoi un tel traitement pour les passagers à destination de l’Afrique ?