Hier
encore on se réjouissait de l’enquête ouverte pour en savoir plus sur ce qui s’est
passé à Dar Naim dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, et de
la convocation devant la Justice des responsables de la mort de Hacen Ould
Hadih. On disait que ce n’était pas suffisant et l’on souhaitait des mesures
immédiates et fracassantes ainsi que la mise en œuvre d’une politique à même d’apporter
des solutions aux multiples facettes de la problématique de l’administration
pénitentiaire…
Le
fait de penser à l’impunité me rappelle une histoire révélée par La Tribune et
dont la publication avait provoqué de violentes réactions de la part des
parents des incriminés. Sans plus. Il s’agissait de l’affaire MIXTA Mauritanie.
Dans
cette affaire, il y avait deux aspects qui méritaient l’attention des
autorités. Le premier, et le plus évident, concerne la manipulation des données
de l’Interpol par un agent mauritanien qui s’est servi de ses compétences pour
changer l’orthographe du nom du dernier directeur de MIXTA Mauritanie accusé de
fraude et mauvaise gestion et recherché par la police mondiale. En plus de l’orthographe
«écorchée» ou «remaniée», le flic en question avait enlevé tout simplement la
photo du recherché. La police, le ministère de l’intérieur, Interpol… quelqu’un,
n’importe qui dans les administrations concernées ou non, aurait dû réagir
depuis. On aurait dû voir le fraudeur inquiété par une enquête, une
affectation, une sanction quelconque. Sinon entendre sa hiérarchie répondre aux
accusations et les nier catégoriquement même si elles sont avérées. Ne serait-ce
que pour se donner l’air d’être aux normes. Mais rien de tout ça.
La
seconde anomalie concerne l’accusation portée contre le ministre de la Justice
qui aurait dirigé les plaignants (Espagnols) vers un avocat qui se trouve être
son cousin et son associé dans le cabinet en leur disant que c’est la seule
façon d’avoir gain de cause. Eux le disent. Qu’en dit-il lui ?
J’en
reparle parce que je trouve choquant de laisser sévir des irresponsables à des
niveaux aussi importants de responsabilité : un agent de l’équipe Interpol
en Mauritanie et un ministre. Et ce au moment où l’on veut attirer les
investisseurs étrangers. C’est par la Justice que la bataille de l’image
commence.
Cheikh
Salah, le richissime homme d’affaires saoudien, n’a pas fini de parler de ses
mésaventures en Mauritanie, tout comme le Omanais, l’Emirati, le Koweitien, la
COFACE et tous ces étrangers floués par des partenaires comptant sur une
Justice corrompue et peu soucieuse des intérêts du pays.
Le
mal est profond. Le combattre commence par mettre fin à la règle de l’impunité…