mercredi 23 mai 2012

Agression et indifférence


C’est l’histoire de Mountaha Mint Cheikh, conseillère du Commissaire aux Droits de l’Homme. Il y a quelques semaines, on avait beaucoup parlé de l’abattage d’un chien domestique appartenant à une femme qui avait porté plainte. Celui qui l’avait abattu aurait passé un marché avec le ministère de la santé pour abattre les chiens errant et susceptibles d’être malades. Le chien en question n’était ni errant, ni malade.
C’est bien à la porte de la demeure de ses propriétaires, qu’il a subi un tir de fusil !!! nonobstant la présence à ses côtés d’un jeune garçon qui s’apprêtait à promener le chien.
L’affaire semble avoir trainé devant les juridictions. On sait le rapport que notre société entretient avec le chien, un rapport équivoque fait de crainte et de haine. Si, ailleurs, le chien est l’ami de l’homme, il n’est pas du tout apprécié dans nos milieux (surtout chez les Bidhânes et les Peulhs). Il s’apparente même avec la souillure et quand il touche un récipient, celui-ci doit être lavé sept fois avant d’être utilisé. Pour vous dire le peu d’émoi que l’affaire avait suscité. Seuls les propriétaires en avaient fait cas.
Hier, mardi, Mountaha est dans son bureau quand arrive le flingueur du chien. Ils ont rendez-vous et elle entend trouver un terrain d’entente avec excuses et reconnaissance du mal fait. Cela ne se passe pas comme prévue…
Après quelques propos désobligeants échangés entre les deux personnes, l’homme attaqua la fille. Une droit au visage, une autre à l’épaule, avant de la cogner contre le mur, puis de la molester alors qu’elle était déjà au sol.
Mais la fille qui a la force de raconter cette agression, est encore choquée par le comportement de sa hiérarchie. Alors qu’elle était évacuée aux urgences d’une clinique privée, son agresseur est reçu «avec sympathie» par le Commissaire adjoint aux Droits de l’Homme. Quelques heures après l’agression, Mountaha n’avait pas reçu de signe de solidarité de la part de ses chefs.
«Ce qui est incompréhensible, c’est qu’on est agressé dans son bureau, à une heure de service, et que cela n’émeut pas ceux qui sont sensés vous protéger».
C’est quand même énorme !!!!