C’était le pays arabe le plus propre, le mieux
équipé, le plus moderne de tous les points de vue… En Syrie, on dispensait le
meilleur enseignement dans toutes les matières. C’est le premier pays où la
médecine était, depuis toujours enseignée en Arabe. L’un des plus forts taux
d’alphabétisation, là où la production agricole était excellente malgré
l’exigüité du territoire, là où les industries étaient les plus développées, là
où la vie était la moins chère…
Vint la «révolution» et «le printemps arabe»…
La révolution détruisit toutes les infrastructures : actions de sabotages
de rebelles, bombardements aveugles de l’Armée régulière… entre ça et ça, ce
sont les routes, les ponts, les immeubles, les fabriques, es centrales, les
forages qui disparaissent.
Le «printemps» a apporté les combattants
Salafistes qui ont commencé par «intoxiquer» le mouvement de rébellion avant de
finir par faire main basse sur la révolution elle-même. Nous sommes en hiver,
la saison qui convient pour caractériser la Syrie des groupes islamistes
radicaux. Ce qui restera de ce pays ne vaudra même pas d’y vivre
convenablement. Au meilleur des cas, des Emirats indépendants les uns des
autres, se faisant très probablement la guerre les uns les autres et imposant
la désolation et la prison aux populations…
Pas de quoi s’extasier finalement. Ceux qui
nous ont servi ce rêve de «monde nouveau» ne se sont certes pas trompés, ne
serait-ce que parce que ce qui s’est passé en Egypte et en Tunisie, est le
début de l’avènement d’un nouvel ordre où le peuple a son mot à dire. C’est une
révolution en marche qui doit passer par des chemins tortueux, qui doit manger
ses enfants, pour durer le temps nécessaire à sa maturation.
Nous avons vu le peuple égyptien se dresser
contre son Président qui tentait de s’introniser comme le nouveau Pharaon. Le
recul de la dictature qui semblait se rétablir sous d’autres couleurs et avec
d’autres hommes, est le produit d’un processus qui ne finit pas de surprendre…
Le même processus que la Tunisie devra suivre… En espérant que dans les deux
pays, la révolution soit comprise en termes de transition et de processus
laborieux…
Mais le cas de la Syrie a terni ce «printemps
arabe» qui a enchanté un moment donné. Il nous a rappelé que dans certains
pays, cela peut prendre la tournure du chao.