jeudi 14 juillet 2011

Les degrés (de) savoirs

Un ami que j’aime bien et qui mérite cela, m’a fait u cours l’autre jour sur les différentes phases DE savoir (pas DU). Il m’a expliqué que la première phase est celle où «l’on ne sait pas qu’on ne sait pas». Par exemple quand vous ne savez pas qu’il existe un phénomène qui s’appelle «la fission», une maladie qui s’appelle «Alzheimer» ou une personne du nom de «Mohamed Ahmed». Vous ne savez pas que vous ne savez pas cela.
La deuxième phase est celle où «l’on sait qu’on ne sait pas». On sait qu’il existe le phénomène de fission sans savoir ce que c’est, qu’il y a cette maladie mais on ne sait rien d’elle ou que Mohamed Ahmed existe sans savoir à quoi il ressemble.
La troisième est le stade où «l’on sait et on sait qu’on sait». Nous avons une bonne connaissance de cela et nous le savons. La dernière est celle qui consiste à avoir la sagesse de se dire que le malgré le fait de savoir, on croit ne rien savoir.
J’avais envie de lui ajouter une phase dont il n’a pas parlé, celle qui consiste à croire qu’on sait alors qu’on ne sait pas. Ce n’est pas la sagesse socratique qui disait : «tout ce que je sais c’est que je ne sais rien». C’est juste le contraire, la négation de cette sagesse. C’est en fait la folie de croire que l’on sait tout, qu’on peut discuter de tout… et avec n’importe qui.
C’est une folie largement partagée par le commun des Mauritaniens. Dans moins de deux semaines, nous aurons les fameuses émissions du Ramadan où l’on met en face un Faqih et un Médecin. Vous aller remarquer que la tendance chez le Faqih est de répondre aux questions qui concerne la médecine et vice versa. Combien de fois par jour, vous surprenez une discussion passionnée opposant un économiste chevronné à un zouave qui n’a pas fait l’école moderne ? Je prends cet exemple parce que je le vois au moins une fois par jour. Mais faites attention et demandez-vous où est le Mauritanien qui ne se prend pas pour un «alimou koulli vennin» ?