C’est en fin d’après-midi que le site www.cridem.org a produit un appel de quelqu’un, un parent d’élève dont le fils lui a rapporté une épreuve soi-disant du bac. L’épreuve est même téléchargeable. Le ministère a dû démentir quelques heures après.
En tant qu’enseignant – à l’origine – je sais que ce sont là des informations récurrentes depuis le scandale de 2000, quand le bac a été vendu par les intermédiaires du ministre de l’époque. Mais, depuis, les choses ont nettement évolué.
Parent d’élève moi-même, j’ai été soumis ces derniers temps à une pression énorme : chaque jour, des camarades de mon enfant viennent lui annoncer que telle ou telle papeterie vend les épreuves. Je lui explique que c’est un commerce porteur pour ces papeteries, mais que cela n’a aucun fondement : les épreuves du bac sont sous scellés et personne n’y a accès.
«Mais, papa, c’est un organe d’information qui a donné la nouvelle, il ne peut pas mentir. Il doit avoir fait une enquête pour s’assurer du fait». C’est ce que mon enfant m’oppose depuis que nos confrères de cridem.org ont accepté de faire passer une information qui n’en est pas une. Mais le malheur, c’est que, avec ou sans démenti du ministère, le mal est fait. Personne ne peut plus avoir confiance dans le système éducatif qui était déjà largement décrédibilisé par l’exercice dont il souffre depuis trois décennies. C’est grave et ça ne peut pas rester sans suite. Une enquête policière – et/ou administrative – doit déterminer les responsabilités, non pas dans la fuite qui n’est pas vraie, mais dans la diffusion d’une information destructrice. Pour ce qu’elle fonde de doutes sur la sincérité même de l’appareil administratif de l’éducation.
Il y a peu, d’autres sites ont fait état de l’interpellation d’un officier, attaché militaire dans un pays voisin, pour relations supposées avec Al Qaeda. L’information n’est basée sur aucun fait. Mais allez le dire aujourd’hui aux médias qui en ont fait état à l’étranger, aux chercheurs sur la question…, la vérité pour eux à présent c’est que l’Armée mauritanienne «est infiltrée par AQMI». Alors que l’information sur laquelle on se base pour faire une telle conclusion, cette information est absolument fausse. Que faire alors ?