vendredi 28 décembre 2012

Le temps des congrès (2)


De nombreux partis venus cette fois-ci du flanc sud de la Mauritanie, pour la plupart du moins. Comme pour Tawaçoul, le congrès de l’UFP a vu la présence de tous les chefs des partis «significatifs» du pays. Les divergences étant minimes, certains de nos confrères et des sites (dits) d’information vont essayer de dénicher des oppositions internes entre le «canal historique» et le «canal populaire».
C’est ainsi qu’«on» insista sur la présence de Mohamed Ould Khlil aux premières loges d’un parti qu’il a combattu non seulement en tant que militant nationaliste, «chauvin» comme on disait à l’époque, mais en tant que Préfet, Wali et finalement bras de régimes dictatoriaux comme celui de Ould Taya. La présence de Ould Khlil et son ascension au sein de la formation héritière du mouvement national démocratique (MND), s’expliquent par la recherche d’élargir la base du parti sur des horizons moins «conventionnels». Ould Khlili, activiste du Tagant a réussi à se faire une popularité lors de son passage à la Wilaya de Nouakchott : c’est sous son autorité que le phénomène «Fallouja» a vu le jour, ce quartier de la capitale qui symbolise tous les déboires causés par l’administration au niveau des gazras… Certains croient plutôt que l’ascension de Ould Khlil, surtout sa désignation comme ministre du parti dans le gouvernement de Waqef I, que tout cela lui revient pour sa proximité «génétique» avec le leader du parti, Mohamed Ould Maouloud. Mais c’est méconnaitre le chef historique du MND que de croire qu’il en est encore à ce stade…
Quoi qu’il en soit, on retiendra du discours d’ouverture et du rapport moral du président du parti que «depuis 2005, (le) parti a conquis une place de premier plan dans la scène politique. D’abord à travers les élections législatives et municipales de 2006 à l’issue desquelles l’UFP devint le deuxième parti à l’Assemblée nationale après le RFD avec 9 députés, compte non tenu de la masse des indépendants. Si à Nouakchott nous n’avons pu être en tête dans aucun arrondissement de la capitale, nous sommes par contre le seul parti d’opposition à avoir conquis des communes à l’intérieur du pays. Neuf communes toutes arrachées de haute lutte au tenant de l’ordre établi, dont une capitale régionale (Tidjikja) , en alliance avec des partenaires locaux, deux chefs lieux de départements (Boghé et Barkeol) et des communes rurales dont certaines du fameux triangle dit de la pauvreté (Moït et Takobra), dans un monde rural, traditionnellement domaine réservé des pouvoirs dominants.»
Que le coup d’Etat du 3 août 2005 est «intervenu juste au moment où la classe politique venait de se mettre d’accord, sur le principe de la tenue d’une table ronde des partis pour une sortie de crise qui rende possible l’alternance démocratique. En quelque sorte, le putsch ravissait l’initiative à la classe politique». Comme toujours…
...mais à qui la faute?