dimanche 2 septembre 2012

C’est quand même un musulman


Le MUJAO (mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) vient de déclarer qu’il a procédé à l’exécution du diplomate algérien, Taher Twati qui faisait partie du groupe du Consulat algérien à Gao. Il en restait quatre aux mains de leurs ravisseurs du MUJAO qui avait lancé un ultimatum menaçant d’exécuter le vice-consul Taher Twati.
Le MUJAO est cette organisation, génération spontanée, avatar si vous voulez de AQMI, qui s’est déclarée au lendemain du rapt des humanitaires occidentaux des camps sahraouis près de Tindouf. Profondément anti-algérien, le mouvement a revendiqué des attentats dans le sud algérien. C’est à l’occasion de l’occupation de Gao que le mouvement a enlevé six diplomates algériens dont le consul et son adjoint. Il a fini par libérer deux des otages et essayé de marchander les autres.
L’Algérie qui travaille pour une résolution contre le paiement des rançons aux terroristes et qui s’était fâchée avec le Mali pour avoir libéré des terroristes dans le cadre de négociations, cette Algérie est dans une mauvaise posture. Elle ne peut accepter de marchander alors que le MUJAO semble déterminé à exécuter les otages.
Quand le gendarme mauritanien avait été enlevé par AQMI, les autorités avaient trouvé une formule d’échange qui n’affectait en rien leur détermination à ne pas libérer de combattants faits prisonniers. C’est contre un trafiquant intermédiaire, de nationalité malienne, que le gendarme avait été libéré. Le groupe responsable de son rapt avait fait l’objet d’une attaque aérienne au lendemain de sa libération. Une manière pour les Mauritaniens de dire que ces actes ne resteraient pas impunis.
Que peut faire l’Algérie aujourd’hui ? Le MUJAO a été coupable d’acte de guerre vis-à-vis de l’Algérie qui doit répondre au plus vite. Sinon, elle se sera rendue coupable d’avoir abandonné les siens.
Reste à savoir comment et pourquoi une organisation qui prétend s’inspirer de l’Islam peut justifier le meurtre d’une personne qui proclame la profession de foi (laa ilaaha illa Allah, Mohammad rassoul Allah). A y penser, on ne peut qu’être terrifié par les choix de ces organisations, mais aussi par le silence assourdissant des activistes politiques et ceux de la société civile dans nos pays.
Taher Twati a été exécuté hier, samedi et jusqu’à présent aucune voix «musulmane» ne s’est élevée pour condamner cet acte barbare. Ni parti, ni Imam, si syndicat… grave, non ?