dimanche 15 avril 2012

Tout sauf le «Muhguin»


On raconte que l’hyène – gourvav pour certains, gaboune pour d’autres – mangea toutes les bêtes de somme de sa famille. Son père et sa vieille mère s’en prirent violemment à elle (ou à lui, féminin en Français, masculin en Hassaniya).
«Comment va-t-on transporter nos affaires, quand demain nous devrons aller à la recherche de meilleurs pâturages ?» Et ‘gaboune’ de répondre : «Aucun problème, je transporterai toutes vos affaires sur mon dos».
Le moment venu, tôt le matin, on sonna le clairon du voyage. Notre vaillant ami prit sur son dos toutes les affaires : ballots (tasufra), malles, tentes, mats, piquets, ustensiles de cuisine, matériel de traite, outils du puisatier… tout, vraiment tout. Au moment où la vieille mère voulut arpenter les ballots, elle vit l’entonnoir par terre.
L’entonnoir, appelé localement ‘muhguin’ était fait du tronc d’un arbre, adress, le plus léger des bois connus sous nos latitudes. Son utilité est grande dans la mesure où il sert dans la traite des chamelles. «Attends que je prenne le muhguin, dit la vieille mère à son brave fils». «Ah non, maman ! je ne prendrai jamais le muhguin sur mon dos. Tout sauf le muhguin !»
On le raconte pour fustiger cette personne qui aura tout fait et devant laquelle ne restait qu’un effort minime à faire pour atteindre l’objectif, mais qui refuse de faire l’effort. Malgré la facilité de ce qui lui reste…
Allez savoir pourquoi je vous rappelle cela à ce moment précis… faites l’effort de savoir… et dites-moi.