vendredi 23 novembre 2012

Comme toujours


La trêve entre Palestiniens et Israéliens a été décrétée. Grâce à une entremise égyptienne et américaine. Comme toujours. Quelques jours de bombardements intenses, de destructions intenses, des dizaines de morts d’une part, une ou deux victimes (au plus cinq) de l’autre, des centaines de bombes fracassantes, de missiles «intelligents», des assassinats ciblés, d’autres qui ne le sont pas… et puis, l’Egypte arrive avec sa diplomatie, vigoureusement épaulée par les Etats-Unis, la trêve est signée, un cessez-le-feu précaire prévaut pour un moment, le temps pour Israël de reprendre ses bombardements ciblés et pour les Palestiniens de voir le ciel leur tomber sur la tête à chaque instant de leur vie.
Ce qui a changé ? C’est que Oumar Souleymane, l’ancien chef des renseignements dont c’était le rôle n’est plus là pour taper sur les doigts des Palestiniens meurtris et esseulés. L’homme qui l’envoyait, Hosni Moubarak, n’est plus là non plus. Le rôle des deux hommes dans la stabilisation de l’Etat d’Israël a été «hérité» par le gouvernement islamiste de Mohamed Morsi. Comme son prédécesseur, il donne les preuves de ses «bonnes intentions» envers Israël. C’est ce qui lui fait croire qu’il peut, impunément rassembler tous les pouvoirs entre ses mains.
Après avoir refusé d’entériner la dissolution de l’Assemblée mal élue selon le Conseil constitutionnel égyptien, préférant garder la main sur cet organe, le voilà qui essaye d’inféoder l’Appareil judiciaire. Alors que l’élaboration de la nouvelle Constitution est toujours en projet. D’ailleurs, nombre des acteurs devant contribuer à la rédaction de cette nouvelle Constitution ont gelé leur participation aux conclaves, entamant sérieusement la légitimité de ce qui en sortira…
Comme toujours… un dirigeant du monde arabe entend concentrer tous les pouvoirs entre ses mains et pour éviter les critiques de l’Occident, il se met au service d’Israël… comme toujours.