En moins de deux mois, Nouakchott a accueilli plusieurs
chefs d’Etats et de gouvernements de la sous-région. Le Président du Niger,
celui du Mali dans le cadre d’une visite de travail, ceux de l’OMVS (Mali,
Sénégal et Guinée), le Premier ministre algérien… sont venus discuter des
relations de leurs pays avec les autorités de Nouakchott.
Aujourd’hui, la capitale reçoit la conférence du commandement
des Etats Majors des pays du champ (nous y reviendrons). Demain, c’est le chef
d’Etat Major de l’Armée française qui commence sa tournée africaine par
Nouakchott qui ne participe pas pourtant aux forces multinationales déployées
au Mali.
Dans quelques jours, Nouakchott va recevoir la conférence
des ministres des 5+5. L’occasion pour le ministre français des affaires
étrangères, Laurent Fabius, d’effectuer une visite de 24 heures et de
participer ensuite à la conférence. Il sera rejoint par son homologue de l’intérieur,
Manuel Valls. Une opportunité pour les deux pays d’approfondir leurs
discussions autour de la question malienne.
A la mi-avril, c’est le Premier ministre mauritanien qui
devrait se rendre au Maroc pour présider la Commission mixte de coopération
entre les deux pays. Un mois après la tenue de celle avec l’Algérie.
Cette «effervescence»
diplomatique indique clairement que la Mauritanie revient à son giron naturel. Elle
reconquiert sa place dans le milieu qui lui sied : ouest-africain et
maghrébin. Après avoir cherché avec extravagance de diluer ses efforts en
établissant des relations avec des pays lointains, après avoir tout fait pour s’isoler
dans son espace en tournant le dos aux Africains de son versant Sud et en
dédaignant ceux du Nord, là qui revient à une diplomatie plus ou moins
équilibrée, celle qui lui convient. Une façon de revenir à sa vocation première
de terre de convergence, de trait-d’union.