Le
Président Barak H. Obama craint «un génocide en Irak» du fait des
actions de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Da’ish) qui «s’en
prennent aux minorités religieuses». Entendez les Chrétiens et les Yazidis
(une survivance du Zoroatrisme) existant encore dans les montagnes du Nord
irakien. Ces populations sont effectivement la cible des attaques des groupes
armés criminels qui ont fait main basse sur une partie de l’Irak après avoir
échoué en Syrie. Des groupes qui ont d’abord ciblé les groupes sunnites kurdes
et arabes. Mais cela importe peu aux yeux des Etats Unis qui envoient
maintenant leurs avions pour «des frappes chirurgicales» pour «sauver
Chrétiens et Yazidis face à la barbarie islamique».
Les
crimes commis par l’EIIL sont certes abominables et ne peuvent en aucun cas
être justifiés par la religion. D’ailleurs, ces combattants ont tué plus de
Musulmans Sunnites ou Chiites que de Chrétiens, de Juifs ou autres religions
minoritaires dans cette partie du monde. La communauté internationale a devoir
d’assistance à ces peuples menacés par ces fous. Tous les peuples du monde ont
droit à cette assistance quand ils subissent la barbarie, quand ils font l’objet
d’une extermination systématique… tous les peuples… y compris celui de
Palestine, y compris les Musulmans de la Centrafrique, ceux de Myanmar… Ce n’est
pas la logique qui carbure la machine de guerre américaine. Nous n’allons pas
nous étaler là-dessus.
Mais
le plus important à souligner ici, c’est l’échec de Da’ish en Syrie face à une
armée syrienne contre laquelle toutes les forces régionales et internationales –
à part peut-être l’Iran et certainement le Hezbollah – se sont liguées. Trois ans
de guerre, de soutien aux groupes terroristes de Da’ish qui ont finalement
perdu le terrain conquis au début de la guerre civile. Pourquoi l’Irak qui a
bénéficié du soutien effectif des Etats Unis et de l’Occident en général s’est
effondré devant les combattants de Da’ish ? Pourquoi le dispositif
construit et mis en place par les occupants américains n’a pas tenu ?
Parce
qu’il s’agit d’un dispositif d’occupant. L’administration héritière des Américains
– installés par eux -, cette administration, ce système politique n’a pas su
traduire les espérances du peuple irakien. En partant les Américains, ont
laissé le chao derrière eux. En arrivant c’était certainement leur objectif
premier.
Revenons
en arrière, l’Irak de Saddam Hussein, nonobstant les dérives autoritaristes
certaines, ne souffrait ni la misère, ni l’ignorance, ni les violences
confessionnelles… Ce fut un pays où tout citoyen avait droit aux études, au
travail, à l’accès aux soins gratuits, à la paix… Ce fut un pays où il faisait
bon vivre, où les gens sortaient prendre un café, où ils se mélangeaient sans
distinction de confession religieuse, où le gouvernement reflétait parfaitement
la composition sociale…
Le
premier embargo contre l’Irak a permis de mettre à genoux le pays et l’effort social
public. Le deuxième embargo, puis l’occupation ont fait le reste.
L’Irak
abandonné par les Américains est un chao indescriptible. C’est aujourd’hui un
pays détruit, exsangue, meurtri à jamais, impossible à reconstruire et même à
réunifier. Les inimités sont trop fortes pour reprendre la vie en commun…
Si
l’on en est là, c’est bien à cause des interventions américaines et
occidentales en général. Ils sont responsables des malheurs qui arrivent en
Irak… de ceux qui arrivent en Palestine… en Syrie… en Libye… au Yémen… au
Pakistan, en Afghanistan, au Liban, en Egypte, en Somalie, au Congo, en
Centrafrique, au Rwanda, au Zimbabwe, en Guinée, en Côte d’Ivoire, en
Indonésie, au Myanmar, en Ukraine, en Amazonie… partout où les guerres
détruisent, où les violences divisent, où les guerres d’extermination sont
menées, on les retrouve inspirer, soutenir, armer, frapper, manigancer, piller,
détruire, renverser les rapports… tout ça pour satisfaire les appétits de plus
en plus voraces… appétits de pouvoirs… politiques, économiques, financiers,
militaires…
Quand
on entend parler de «l’option zéro victime» choisie par les Appareils
militaires des plus forts, il faut y voir un aveu terrible : les guerres d’aujourd’hui
ne sont pas défendables moralement, aucune d’elle ne peut justifier la mort d’un
soldat… tristes logiques.